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Moscou accusée de crimes de guerre, Marioupol évacuée: la situation au 22ème jour de la guerre en Ukraine

Alors que Marioupol organise l'évacuation de ses civils et l'extraction de ceux se trouvant dans le théâtre bombardé, d'autres villes ukrainiennes ont été ciblées par les forces de Moscou ce jeudi.

Trois semaines de conflit, de bombardements et de victimes civiles. Volodymyr Zelensky continue d'alerter la communauté internationale sur la situation en Ukraine, envahie par l'armée russe.

Ce jeudi, les forces du Kremlin ont poursuivi le bombardement de la région de Kharkiv, située à l'est du pays, tandis que les Ukrainiens fuient leur pays. À Marioupol, l'évacuation est des plus complexes, la ville étant encerclée par les soldats de Vladimir Poutine. Retour sur cette 22e journée de guerre entre l'Ukraine et la Russie.

• Au moins 27 morts dans la région de Kharkiv

Plusieurs tirs russes ont fait au moins 27 morts dans la région de Kharkiv, grande ville assiégée du nord-est de l'Ukraine. Selon le parquet régional, "des militaires russes ont procédé à des tirs d'artillerie sur la ville de Merefa (située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de Kharkiv, NDLR) vers 03h30 (1H30 GMT) jeudi. Une école et un centre culturel ont été détruits. 21 personnes ont été tuées et 25 blessées dont 10 sont dans un état grave".

Au moins six personnes sont aussi mortes dans des tirs de bombes à sous-munitions dans un village à une cinquantaine de kilomètres au nord de Kharkiv.

• À Marioupol, des survivants extraits du théâtre et des milliers d'évacués

Bombardé mercredi par l'armée russe, le théâtre de Marioupol abritait de nombreux civils dans le sous-sol du bâtiment. Plusieurs sources officielles ont toutefois indiqué ce jeudi que l'abri anti-bombes du théâtre avait résisté aux frappes russes. Plus tard dans la journée, l'ancien gouverneur de la région du Donetsk a annoncé sur Facebook que des survivants avaient commencé à être évacués des ruines du bâtiment.

Entre 1000 et 1200 personnes se trouvaient dans le théâtre au moment du bombardement selon les autorités locales, qui n'ont pas encore établi de premier bilan.

Les autorités de la ville ont par ailleurs annoncé jeudi l'évacuation de 30.000 personnes en une semaine, ajoutant ne pas connaître encore le bilan du bombardementdu théâtre.

Selon un message de la mairie sur Telegram, la situation est "critique" avec des bombardements russes "ininterrompus" et des destructions "colossales". "Selon les premières estimations, environ 80% du parc de logement de la ville a été détruit", a-t-elle ajouté.

• Devant le Bundestag, Zelensky appelle à abattre le nouveau "Mur"

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté jeudi l'Allemagne à abattre le nouveau "Mur" érigé en Europe et a appelé à l'aide le chancelier Olaf Scholz.

Comme la veille devant le Congrès américain, le président ukrainien a reçu une ovation debout du Bundestag. Mais le maintien de l'ordre du jour régulier du parlement, juste après l'intervention par vidéo du président ukrainien et l'absence de discours d'Olaf Scholz dans l'hémicycle, ont suscité le malaise en Allemagne.

"Cher Monsieur le chancelier Scholz, détruisez ce Mur, donnez à l'Allemagne le rôle de leader qu'elle mérite", a lancé le dirigeant ukrainien qui s'adressait à la chambre basse du parlement allemand.

• Un millier de volontaires tchétchènes en route pour l'Ukraine

Le dirigeant autoritaire de la république russe de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a assuré jeudi qu'un "millier" de volontaires tchétchènes étaient en route pour aller combattre en Ukraine.

Le dirigeant tchétchène, qui dirige sa république du Caucase d'une main de fer, avait lui-même assuré lundi se trouver en Ukraine, aux côtés des forces de Moscou sur un aérodrome capturé près de Kiev.

• Les "crimes de guerre" de la Russie dénoncés par les Occidentaux

Après Joe Biden qui a qualifié Vladimir Poutine de "criminel de guerre" mercredi, son secrétaire d'État Antony Blinken a estimé ce jeudi que la Russie a commis des "crimes de guerre".

"Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après tant de destruction ces trois dernières semaines, je trouve difficile de conclure que les Russes font autre chose que cela", a-t-il dit lors d'une conférence de presse, tout en précisant que le processus juridique pour parvenir à une telle accusation formelle était toujours en cours.

Les ministres des Affaires étrangères du G7 ont également averti, dans une déclaration commune, que les auteurs de crimes de guerre perpétrés en Ukraine, où l'armée russe est accusée de bombarder des populations civiles, devraient "rendre des comptes" devant la justice internationale.

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV