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Montebourg, candidat "indéfinissable" à la présidence en 2012

Le député socialiste Arnaud Montebourg a officialisé samedi sa candidature aux primaires du PS et à la présidence de la République, promettant un "alliage nouveau" pour transformer la France et lutter contre le capitalisme financier. /Photo d'archives/REU

Le député socialiste Arnaud Montebourg a officialisé samedi sa candidature aux primaires du PS et à la présidence de la République, promettant un "alliage nouveau" pour transformer la France et lutter contre le capitalisme financier. /Photo d'archives/REU - -

PARIS (Reuters) - Le député socialiste Arnaud Montebourg a officialisé samedi sa candidature aux primaires du PS et à la présidence de la République,...

PARIS (Reuters) - Le député socialiste Arnaud Montebourg a officialisé samedi sa candidature aux primaires du PS et à la présidence de la République, promettant un "alliage nouveau" pour transformer la France et lutter contre le capitalisme financier.

Journal de 20h sur France 2, interview au Monde, discours dans son fief de Frangy-en-Bresse et livre-programme à paraître mercredi: Arnaud Montebourg lance véritablement les primaires socialistes à près d'un an d'une élection que la direction du PS se refuse à avancer.

"Il ne faut plus gérer le système. Il faut désormais le transformer (...) C'est pourquoi dans ce petit coin de Bourgogne, qui est le mien, qui est le nôtre, je suis venu vous annoncer ma candidature à la présidence de la République française", a dit le député de Saône-et-Loire lors d'un discours où jamais il n'a évoqué le processus des primaires socialistes, dont il a été le principal promoteur.

Il rejoint le député-maire d'Evry Manuel Valls dans la catégorie des candidats officiellement déclarés au PS pour l'investiture présidentielle.

François Hollande et Ségolène Royal envisagent également une candidature, et Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn, qui dominent les sondages, disent vouloir respecter le calendrier officiel pour éventuellement se déclarer.

En fonction du nom des autres candidats, Jean-Louis Bianco, Pierre Moscovici et Benoît Hamon pourraient aussi se présenter.

En l'état, le calendrier, approuvé par les militants en 2009, prévoit un dépôt des candidatures en juin et un scrutin en octobre, après les élections sénatoriales.

Le premier secrétaire Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn refusent d'accélérer ce calendrier malgré les demandes en ce sens de grands leaders socialistes.

Arnaud Montebourg ne l'envisage pas non plus mais il faudra, selon lui, pour reconquérir les Français, "au moins six à dix mois pour parler avec eux de ce que serait une nouvelle France. Le débat doit donc commencer" à 18 mois de l'élection présidentielle, dit-il au Monde daté de dimanche.

"JE SUIS INDÉFINISSABLE"

"Le moment est venu de défendre une vision que j'ai dans le coeur et que je n'arrive pas à faire triompher au PS", dit Arnaud Montebourg.

"Les cent propositions que je fais (dans son livre "Des idées et des rêves") sont un alliage nouveau. Sur la sécurité, je suis chevènementiste, sur l'écologie, je suis un Vert modéré, sur la finance, je suis un communiste de philosophie, sur la réindustrialisation, je suis MoDem, sur le social, je suis aubryste, sur l'économie, je suis transformateur, sur la démocratie, je suis mendésiste. Donc, je suis indéfinissable."

Arnaud Montebourg développe un programme hostile aux systèmes politique et financier, à "la pensée dominante".

Au capitalisme financier, auquel il veut se confronter en interdisant les stock-options, en créant une taxe globale sur les activités financières ou en sanctionnant plus durement les paradis fiscaux et l'évasion fiscale, il oppose "une économie du capitalisme coopératif".

"Je propose d'instituer un fonds souverain pour convertir peu à peu notre système coopératif. Je propose aussi une indexation des salaires sur les hausses de productivité", dit Arnaud Montebourg.

"Devant ce champ de ruines qu'est devenu le système politique, il faut avoir le courage de construire une démocratie nouvelle qui nous aidera à réaliser notre mutation", a-t-il dit à ses partisans réunis à Frangy-en-Bresse.

"Joindre nos efforts pour transformer la France parce que le système économique financier et social ne tient plus debout, c'est ce que je vous propose d'accomplir ensemble."

Clément Guillou, édité par Jean-Philippe Lefief