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Moins écolo qu'annoncée, pourquoi la traversée de l'Atlantique de Greta Thunberg fait polémique

Greta Thunberg le 14 août 2019 à Plymouth (Royaume-Uni) avant de partir à bord du Malizia II pour traverser l'Atlantique.

Greta Thunberg le 14 août 2019 à Plymouth (Royaume-Uni) avant de partir à bord du Malizia II pour traverser l'Atlantique. - KIRSTY WIGGLESWORTH / POOL / AFP

Dimanche, l'équipe du voilier a assuré que les émissions de carbone liées à ce déplacement seraient compensées.

Nouvelle polémique autour de Greta Thunberg. L'adolescente est critiquée quant aux émissions de carbone du voilier à bord duquel elle réalise la traversée de l'Atlantique, et le retour dudit bateau en Europe. Dimanche, l'équipe du bateau a assuré que les émissions liées à son déplacement seraient toutes compensées.

L'adolescente suédoise, à l'origine d'un mouvement mondial en faveur du climat, est partie le 15 août avec son père à bord d'un voilier de course zéro carbone, le Malizia II, afin d'assister au sommet mondial de l'ONU à New York en évitant d'avoir recours à l'avion, moyen de transport beaucoup plus polluant.

Mais un porte-parole du navigateur allemand Boris Herrmann -qui skippe le bateau avec un membre de la famille princière monégasque- a indiqué au journal berlinois TAZ que plusieurs personnes, cinq en tout, prendraient l'avion pour New York afin de ramener le bateau pour l'Europe après la traversée de Greta Thunberg, et que Boris Herrmann rentrerait aussi par les airs.

Un trajet plus polluant que l'avion?

Le quotidien allemand en a déduit que le trajet des Thunberg en bateau serait au final plus polluant que s'ils avaient pris l'avion, six billets d'avion devant être achetés selon ce cas de figure d'après le média, contre simplement deux pour Greta Thunberg et son père, sans que ne soit posée la question du retour. Une conclusion, qui ne tient pas compte du cinéaste accompagnant la militante écologiste et son père, largement reprise sur les réseaux sociaux, où la jeune égérie compte de nombreux détracteurs.

"Nous avons planifié ce voyage à New York à la dernière minute, et en conséquence deux personnes devront se rendre en avion à New York pour ramener le bateau", a corrigé auprès de l'AFP Holly Cova, responsable de l'équipe Malizia, dans une déclaration transmise par l'entourage de Greta Thunberg.

"En tout, ce sont quatre membres d'équipage qui ramèneront le bateau. Ce sont des décisions logistiques qui ont été prises uniquement par l'équipe du Malizia", a-t-elle indiqué, précisant que "tous les vols de l'équipe sont compensés" même si "nous reconnaissons que cette solution est imparfaite".

Avec ce nouveau compte, c'est au minimum trois billets d'avions qui doivent être achetés. Problème, croit savoir Die Welt, Pierre Casiraghi aurait également des obligations en Europe et rentrerait à son tour en avion. Pour parfaire ce calcul, deux des quatre personnes qui ramèneront le voilier en Europe se trouvent déjà aux États-Unis. Se pose alors la question de leur voyage initial, comme le fait remarquer France Info, ou de comment elles rentreront chez elles si elles sont résidentes américaines. Ce qui pour l'heure n'a pas été précisé, et qui pourrait in fine alourdir encore un peu plus l'empreinte carbone en question.

"Compenser ces émissions, c'est mieux que de ne rien faire"

"Le monde n'a pas encore trouvé le moyen de traverser un océan sans laisser d'empreinte carbone", a ajouté Holly Cova. "Nous pensons que compenser ses émissions, c'est mieux que de ne rien faire et espérons que ce voyage avec lequel nous accompagnons Greta permettra une prise de conscience sur cet important sujet."

Sur la manière employée pour "compenser" les émissions pointées du doigt, aucun détail supplémentaire n'a été livré.

Avant le sommet de l'ONU le 23 septembre, Greta Thunberg, qui a pris une année sabbatique, participera à de nombreuses rencontres sur le climat. Elle a également prévu de se rendre au Canada, au Mexique et au Chili pour une autre conférence de l'ONU en décembre. "Je ne sais pas encore comment je vais rentrer à la maison", a-t-elle dit.

Clarisse Martin avec AFP