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Mladic arrive aux Pays-Bas pour comparaître devant le TPIY

A l'aéroport de Rotterdam, l'avion à bord duquel Ratko Mladic aurait été transféré depuis la Serbie et l'hélicoptère qui devrait le conduire à La Haye. Cinq jours après son arrestation, l'ancien chef des forces séparatistes serbes de Bosnie est arrivé mar

A l'aéroport de Rotterdam, l'avion à bord duquel Ratko Mladic aurait été transféré depuis la Serbie et l'hélicoptère qui devrait le conduire à La Haye. Cinq jours après son arrestation, l'ancien chef des forces séparatistes serbes de Bosnie est arrivé mar - -

par Aleksandar Vasovic et Adam Tanner BELGRADE (Reuters) - Cinq jours après son arrestation, Ratko Mladic est arrivé mardi au Pays-Bas pour...

par Aleksandar Vasovic et Adam Tanner

BELGRADE (Reuters) - Cinq jours après son arrestation, Ratko Mladic est arrivé mardi au Pays-Bas pour comparaître devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY).

La justice serbe a rejeté dans la matinée l'appel de l'ancien général contre son extradition et un avion gouvernemental serbe l'a conduit à Rotterdam en début de soirée, loin des objectifs des médias.

L'ex-commandant des forces séparatistes serbes de Bosnie, arrêté par la police serbe à 100 km de Belgrade, est inculpé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide pour les massacres de Srebrenica (juillet 1995) et le siège de Sarajevo (1992-1995).

Les avocats de Mladic, qui est âgé 69 ans, avançaient que leur client était trop fragile et faible mentalement pour comparaître devant le TPIY.

Deux hélicoptères de police étaient à l'aéroport et l'un d'entre eux devait l'emmener au centre de détention de Scheveningen, à côté de la Cour pénale internationale de La Haye.

Un jury sera alors désigné et Mladic devra comparaître "sans délai", normalement dans les 12 ou 24 heures suivant son arrivée.

Le dernier jour de Mladic en Serbie a commencé par une visite, sous escorte, sur la tombe de sa fille Ana, qui s'est suicidée en 1994 avec son arme de service et repose dans un cimetière de Belgrade.

Mladic a en outre reçu lundi la visite de son petit-fils de cinq ans, qu'il voyait sans doute pour la première fois, et de sa petite-fille de dix ans.

Son épouse et son fils l'ont vu avant qu'il quitte la prison de Belgrade sous haute protection.

MANIFESTATIONS EN BOSNIE

Son arrestation, seize ans après la fin de la guerre de Bosnie, est considérée comme un développement-clé pour le dossier d'adhésion de la Serbie à l'Union européenne.

Mais la capture du dernier grand criminel de guerre présumé dans les Balkans, considéré par les nationalistes serbes comme un héros, a également ravivé les tensions ethniques en ex-Yougoslavie.

Quelque 10.000 Serbes se sont rassemblé mardi à Banja Luka, la capitale de la République serbe de Bosnie, pour manifester leur soutien à Ratko Mladic. Une partie des manifestants sont arrivés par car de Serbie.

"Il y a davantage de Mladic en Serbie, ils grandissent et reprendront le flambeau, là où lui a été stoppé", a lancé à la foule Srdjan Nogo, du mouvement ultranationaliste Srpske Dveri, venu de Belgrade.

La veille, des manifestants brandissant des portraits de l'ancien chef de guerre avaient déjà défilé en Bosnie, déployant des banderoles où on pouvait lire "Tenez bon, général, nous sommes avec vous" et "Honte à toi, Tadic, tu n'a pas trahi Mladic, tu as trahi le peuple serbe", référence au président serbe Boris Tadic qui a ordonné l'arrestation de Mladic.

Dimanche soir, une manifestation de soutien dans la capitale serbe a dégénéré en affrontements entre plusieurs centaines de jeunes partisans et forces de police.

La police serbe a procédé à 180 interpellations.

Une trentaine de policiers et onze manifestants ont par ailleurs été blessés dans ces violents incidents en marge du rassemblement organisé par le Parti radical serbe (SRS), pilier du mouvement ultranationaliste serbe dont le chef de file, Vojislav Seselj, est actuellement jugé à La Haye.

Jean-Stéphane Brosse, Henri-Pierre André et Clément Guillou pour le service français