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Mise en garde russe sur la Syrie, Damas bombardée

Dans Jobar, un quartier contrôlé par les rebelles dans le centre de Damas, pilonné samedi par l'aviation de Bachar al Assad. La Russie a mis en garde contre l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sur la Syrie, envisagée par les Etats-Unis, tandis

Dans Jobar, un quartier contrôlé par les rebelles dans le centre de Damas, pilonné samedi par l'aviation de Bachar al Assad. La Russie a mis en garde contre l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sur la Syrie, envisagée par les Etats-Unis, tandis - -

par Oliver Holmes BEYROUTH (Reuters) - La Russie a mis en garde samedi contre l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sur la Syrie,...

par Oliver Holmes

BEYROUTH (Reuters) - La Russie a mis en garde samedi contre l'instauration d'une zone d'exclusion aérienne sur la Syrie, envisagée par les Etats-Unis, tandis que les rebelles syriens, dont les positions sont pilonnées à Damas par l'aviation de Bachar al Assad, doutent que Washington leur apporte une aide militaire suffisante.

Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, a prévenu que les Etats-Unis commettraient une "violation du droit international" s'ils recouraient à des chasseurs F-16 ou des missiles "Patriot", basés en Jordanie, pour imposer une zone d'exclusion aérienne.

Plusieurs sources diplomatiques affirment que Washington envisagent une telle solution après être parvenu à la conclusion que les forces du président syrien ont franchi une "ligne rouge" en utilisant des armes chimiques. Mais les Etats-Unis ont officiellement minimisé une telle éventualité.

Sur le terrain, l'aviation gouvernementale a bombardé samedi Jobar, un quartier contrôlé par les rebelles vers le centre de Damas, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), proche de l'opposition.

L'OSDH a ajouté que l'artillerie syrienne bombardait aussi des position rebelles dans les provinces de Homs, Alep et Daïr-az-Zour.

Salim Idriss, commandant en chef de l'Armée syrienne libre (ASL), principale force armée de l'opposition, a appelé vendredi soir ses soutiens occidentaux à fournir à ses troupes des armes antichar et des missiles de défense aérienne, en particulier pour résister aux assauts gouvernementaux attendus à Alep.

VASTE DÉFECTION

"Si nous pouvons nous entraîner et si nous avons assez d'armes et de munitions, je pense que ce n'est qu'une question de temps, six mois, peut-être moins, peut-être plus, pour faire chuter le régime", a-t-il dit.

Une source, proche des négociations entre Washington et les rebelles, a cependant prévenu que l'aide américaine se résumerait probablement à des armes automatiques, des mortiers et des lance-roquettes, mais pas de missiles anti-aériens.

"Je doute que l'afflux d'armes fasse sensiblement pencher la balance en notre faveur", a estimé Abou Nidal, membre du groupe islamiste rebelle Ahrar al Cham, qui n'appartient pas à l'ASL. "Cela peut juste nous aider à repousser les offensives lancées par le régime depuis plusieurs jours."

Les forces fidèles à Bachar al Assad, qui semblent avoir repris le dessus depuis leur prise de la ville de Koussaïr, frontalière avec le Liban, ont cependant subi un coup important samedi avec la défection de 71 officiers, dont six généraux, vers la Turquie.

Le ministre israélien de la Défense, Moshe Yaalon, a par ailleurs estimé que la prise de Koussaïr, au cours de laquelle le Hezbollah libanais chiite a aidé l'armée syrienne, n'était pas un tournant en faveur de Bachar al Assad.

"Il ne contrôle que 40% du territoire syrien", a-t-il expliqué dans un communiqué. "Le Hezbollah (...) a subi de nombreuses pertes au cours des différentes batailles, et pour ce que nous en savons, cela représente plus de 1.000 tués."

Avec Jonathon Burch à Ankara, Ari Rabinovitch à Jérusalem, Mark Hosenball à Washington et Thomas Grove à Moscou; Julien Dury pour le service français