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Mario Monti reçoit les chefs des deux grands partis italiens

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par Giuseppe Fonte ROME (Reuters) - Le président du Conseil désigné, Mario Monti, a rencontré mardi les responsables des deux grandes formations...

par Giuseppe Fonte

ROME (Reuters) - Le président du Conseil désigné, Mario Monti, a rencontré mardi les responsables des deux grandes formations politiques italiennes pour discuter des "sacrifices" nécessaires afin de rétablir la confiance des marchés financiers et sortir le pays de la crise économique.

Malgré cette intense activité politique, les espoirs suscités par le changement d'équipe au pouvoir à Rome a apparemment fait long feu: le rendement des obligations italiennes est repassé en fin de matinée au-dessus de la barre des 7%, un niveau jugé insoutenable pour un pays à long terme.

D'après les courtiers, les coûts de financement supportés par Rome ont augmenté malgré une nouvelle série d'achats de titres de dette menée par la Banque centrale européenne (BCE).

Le rendement à 10 ans s'affichait à 7,051% vers 11h15 GMT, selon Tradeweb. Il était repassé sous 7% vendredi alors que la démission de Silvio Berlusconi de la présidence du Conseil et son remplacement par Mario Monti étaient imminents.

Deux jours après avoir été chargé par le président Giorgio Napolitano de former un gouvernement, Mario Monti avait reçu lundi les représentants des petits partis politiques du pays en vue de la formation d'une nouvelle coalition.

Angelino Alfano, secrétaire général du Peuple de la liberté (PDL), le parti de Silvio Berlusconi, qui a posé ses conditions à son soutien à la nouvelle équipe, a déclaré après avoir rencontré Mario Monti que ce dernier allait probablement parvenir à former un gouvernement.

RENCONTRE "ENCOURAGEANTE"

Le numéro un du Parti démocrate de centre gauche, Pier Luigi Bersani, a parlé d'une rencontre "encourageante" avec l'ancien commissaire européen, au cours de laquelle les deux hommes ont évidemment parlé de la crise financière mais aussi des réformes constitutionnelles et de la loi électorale.

Pier Luigi Bersani a précisé qu'il n'avait pas été question de fixer au prochain gouvernement une limite dans le temps. Mario Monti a souhaité lundi rester à son poste jusqu'à la fin de l'actuelle législature en 2013 et ne pas organiser d'élections anticipées.

"Nous avons confirmé que nous voulions soutenir un gouvernement technique de grande qualité", a souligné le dirigeant du Parti démocrate.

Les représentants des syndicats et du patronat devaient également être reçus dans la journée et le président du Conseil désigné devait donner ensuite une conférence de presse.

La composition du nouveau gouvernement pourrait être connue au plus tôt dans la soirée. Selon la presse italienne, Guido Tabellini, recteur de l'université Bocconi de Milan, pourrait devenir le prochain ministre de l'Economie.

Le président de la Chambre des députés, Gianfranco Fini, a dit s'attendre à ce que Mario Monti sollicite d'ici à vendredi un vote de confiance au Parlement pour s'assurer que le nouveau gouvernement dispose d'un soutien suffisant.

Lors d'une conférence de presse lundi, le futur chef du gouvernement a jugé ses premières consultations "constructives" et a affirmé que la classe politique italienne était consciente de la gravité de la situation.

UNE ÉQUIPE DE TECHNICIENS

Mario Monti a par ailleurs fait savoir qu'il était disposé à inclure des responsables politiques dans son équipe, qui devrait être surtout composée de techniciens, ajoutant toutefois que cette décision relevait des différents partis.

Ces journées de consultations interviennent après un week-end d'intenses activités politiques qui a vu le Parlement approuver les réformes économiques convenues avec les dirigeants de l'Union européenne, Silvio Berlusconi démissionner et le président Napolitano remplacer le "Cavaliere" par l'économiste nommé la semaine dernière sénateur à vie.

"Monti a parlé d'un programme important avec beaucoup de sacrifices", a indiqué lundi Francesco Nucara, député d'un des nombreux petits groupes parlementaires engagés dans les entretiens, après avoir rencontré "il Professore".

Le président Napolitano a préconisé un effort national exceptionnel afin de soutenir Mario Monti et retrouver la confiance des marchés internationaux, en notant que l'Italie devait refinancer environ 200 milliards d'euros d'obligations d'ici à la fin avril.

Partisan convaincu de l'économie de marché qui s'est attaqué avec succès aux opérations monopolistiques durant la décennie qu'il a passée à Bruxelles, Mario Monti devrait exposer cette semaine un programme conforme aux exigences de ses partenaires européens.

De hauts responsables de l'UE et la chancelière allemande Angela Merkel se sont réjouis des signes laissant prévoir la fin de plusieurs semaines d'incertitude.

Avec Philipp Pullella et Michael Roddy, Marine Pennetier et Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser