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Mario Monti démissionnera après le vote du budget

Privé du soutien du parti de Silvio Berlusconi, qui a annoncé samedi son retour dans l'arène politique, le président du Conseil italien Mario Monti démissionnera après l'adoption au Parlement du budget 2013, prévue d'ici Noël. /Photo prise le 8 décembre 2

Privé du soutien du parti de Silvio Berlusconi, qui a annoncé samedi son retour dans l'arène politique, le président du Conseil italien Mario Monti démissionnera après l'adoption au Parlement du budget 2013, prévue d'ici Noël. /Photo prise le 8 décembre 2 - -

par Steve Scherer ROME (Reuters) - Privé du soutien du parti de Silvio Berlusconi, qui a annoncé samedi son retour dans l'arène politique, le...

par Steve Scherer

ROME (Reuters) - Privé du soutien du parti de Silvio Berlusconi, qui a annoncé samedi son retour dans l'arène politique, le président du Conseil italien Mario Monti démissionnera après l'adoption au Parlement du budget 2013, prévue d'ici Noël.

Les élections législatives étaient normalement prévues en mars prochain, probablement le 10, une date jugée samedi "acceptable" par le "Cavaliere" qui brigue à 76 ans, pour la cinquième fois, la direction du pays.

Mais la prochaine démission de Mario Monti - une décision "irrévocable", a dit ce dernier - pourrait avancer la date du scrutin à février.

Aux termes de la constitution, des élections législatives doivent en effet être organisées dans les 70 jours suivant la dissolution du Parlement par le président de la République Giorgio Napolitano.

Silvio Berlusconi, empêtré dans des affaires de moeurs et des soupçons de corruption, avait démissionné en novembre 2011 pour laisser la place au "Professore" Mario Monti, ancien commissaire européen, et à son équipe de "techniciens".

Face à la crise économique et financière, le nouveau gouvernement a mis en place une draconienne politique d'austérité afin d'éviter à l'Italie le sort de la Grèce, un programme censé rassurer les investisseurs et les marchés mais qui suscite la colère d'une partie de la population - en treize mois, la cote de popularité de Mario Monti n'a jamais été aussi basse.

A l'issue d'un entretien de deux heures avec le chef de l'Etat samedi au palais du Quirinal, le président du Conseil a averti qu'un rejet du budget 2013 au Parlement ne ferait qu'aggraver la crise politique et aurait des conséquences au niveau européen.

Si ce projet de budget est adopté, ce qui est probable car le PDL a affirmé ne pas vouloir "plonger le pays dans le chaos", Mario Monti a annoncé qu'il démissionnerait aussitôt, ouvrant la voie aux élections.

"CAVALIERE" CONTRE "PROFESSORE"

"Face à l'irresponsabilité de la droite qui a trahi l'engagement pris il y a un an devant le pays, Mario Monti a répondu avec une dignité qui force le respect", a déclaré Pier Luigi Bersani, dirigeant du Parti démocrate et chef de file du centre gauche aux prochaines législatives, que les sondages donnent largement favori.

"Nous sommes disposés à approuver le budget le plus rapidement possible", a-t-il ajouté.

Selon un récent sondage de l'institut SWG, le Parti démocrate est en tête des intentions de vote avec 30,3%, contre 19,7% pour le très populiste Mouvement 5 Etoiles de l'humoriste Beppe Grillo et 13,8% pour le PDL, qui arrive seulement en troisième position.

Face à cette situation, Silvio Berlusconi s'est finalement résolu à agir, au moins pour tenter de "sauver les meubles" à droite.

"C'est avec tristesse que je retourne à la vie publique", a-t-il dit. "Et je le fais une nouvelle fois par sens des responsabilités."

"Si j'entre dans la course, c'est pour gagner", a ajouté Silvio Berlusconi qui avait multiplié ces dernières semaines les déclarations contradictoires sur son avenir politique.

Jeudi, à deux reprises, les parlementaires PDL, dont le soutien était essentiel au président du Conseil, n'ont pas voté la confiance au gouvernement. Ils n'ont pas participé au vote au Sénat et se sont abstenus à la Chambre des députés - sans aller toutefois jusqu'à voter contre le cabinet Monti.

Mercredi dernier, préparant son retour, Silvio Berlusconi avait déclaré qu'il ne voulait pas laisser l'Italie "s'enfoncer dans la récession" et avait sévèrement critiqué l'action de son successeur au palais Chigi.

"La situation est bien pire aujourd'hui qu'il y a un an, quand j'ai quitté le gouvernement de façon responsable et par amour pour mon pays", écrivait-il dans un communiqué.

"Je ne peux pas laisser mon pays sombrer dans une spirale récessive sans fin. Il est impossible de continuer ainsi."

Avec Elvira Pollina et Giselda Vagnoni; Guy Kerivel pour le service français