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Marée noire : la fuite enfin colmatée par BP ?

4 images extraites de la vidéo live diffusée par BP : le 26 mai (en haut à gauche), le 1er juin (en haut à droite), le 13 juillet (en bas à gauche) et le 15 juillet (en bas à droite), après que la fuite a été colmatée avec un nouvel entonnoir.

4 images extraites de la vidéo live diffusée par BP : le 26 mai (en haut à gauche), le 1er juin (en haut à droite), le 13 juillet (en bas à gauche) et le 15 juillet (en bas à droite), après que la fuite a été colmatée avec un nouvel entonnoir. - -

BP affirme avoir réussi, grâce à un nouvel entonnoir, à stopper la fuite de pétrole qui souille le Golfe du Mexique depuis près de 3 mois. Obama et la compagnie pétrolière restent prudents ; la population, toujours inquiète.

Enfin une bonne nouvelle du côté du golfe du Mexique. La compagnie pétrolière BP, responsable de la plus grande catastrophe écologique qu’aient connue les Etats-Unis, affirme ce vendredi, avoir réussi à stopper la fuite de son forage. Cette avancée est due à la mise en place sur la tête du puits, depuis ce lundi, d’un super-entonnoir de 75 tonnes dont la compagnie pétrolière a réussi à fermer toutes les valves. Un succès qui tient du miracle, considérant l’impasse dans laquelle semblait se trouver BP depuis le 22 avril dernier et l’explosion puis le naufrage de la plateforme Deepwater Horizon.
Pour rappel, trois mois après, la catastrophe Deepwater c’est plus de 520 millions de pétrole brut écoulés du forage, soit 3 à 5 millions de barils.

« Le test ne fait que démarrer »

L’état major de la compagnie s’est aussitôt félicité de ce premier succès par le biais de son vice-président Kent Wells, forcément soulagé : « C'est bon de voir que le pétrole ne s'échappe plus dans le golfe du Mexique », ajoutant aussitôt que le test ne fait que démarrer. Il s’agit maintenant de tester la solidité du dispositif et de voir s’il est assez résistant pour stopper le flux de pétrole.

« BP craint que la pression ne fasse sauter l’installation »

Même son de cloche du coté de la Maison Blanche, qui s’interdit de crier victoire tant que la phase de test ne sera pas achevée, comme l’explique notre correspondant aux USA, Philippe Gassot : « Il semble qu’il y ait de bonnes raisons de penser que ça va être décisif. Même du coté de la Maison Blanche on se dit qu’on est en bonne voie. Il va falloir 48 heures pour savoir de quoi il retourne. La crainte qu’on a du côté de BP, c’est que la pression qui sort du puits ne fasse sauter l’installation. Pour l’instant, ça ne s’est pas produit, toutes les vannes sont resserrées, il n’y a plus une goute qui fuit dans le golfe du Mexique mais il va falloir voir comment évoluent les choses ».

« Comme une cocotte-minute… »

Françis Perrin, expert pétrolier, directeur de la revue Pétrole et Gaz arabe, prend, lui, « l’image d’une cocotte-minute » pour décrire l’opération de BP : « quand vous la fermez, il faut s’assurer que le contenant va résister à la très forte pression. Il faut maintenant vérifier la solidité du puits et sa capacité à résister, pour éviter des fuites ailleurs qu’au sommet. »

Des pêcheurs inquiets, des dégâts immenses

Une bonne nouvelle qui ne rassure pas complètement la population locale, qui reste très prudente. Audrey Georges, qui tient une maison d'hôtes à quelques kilomètres de la Nouvelle Orléans, rappelle que « la plus grande crainte des pécheurs, c’est de ne pouvoir retrouver le travail qui est le leur depuis 200 ans ici. »

Mark Hugues, qui représente Greenpeace en Louisiane, souligne que la situation sur place est encore « très très mauvaise : il y a eu 300 pélicans mazoutés, poursuit-il, des tortues, des dauphins, des baleines mortes et le plus important, les planctons. Dans le golfe du Mexique c’est la base de la chaine alimentaire, ils sont en train de mourir par manque d’oxygène, donc toutes les espèces dans le golfe seront bientôt affamées. Ça prendra des années avant de comprendre les dégâts. Des espèces vont certainement s’éteindre. »