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Manille défend la gestion de la prise d'otages

Enquêteurs à bord de l'autocar où s'est déroulé une prise d'otages lundi à Manille. Les autorités philippines défendent leur gestion de cette prise d'otages qui s'est terminée dans un bain de sang avec la mort de huit touristes originaires de Hong Kong. /

Enquêteurs à bord de l'autocar où s'est déroulé une prise d'otages lundi à Manille. Les autorités philippines défendent leur gestion de cette prise d'otages qui s'est terminée dans un bain de sang avec la mort de huit touristes originaires de Hong Kong. / - -

par John Mair MANILLE (Reuters) - Les autorités philippines ont défendu mardi leur gestion de la prise d'otages à bord d'un car la veille à...

par John Mair

MANILLE (Reuters) - Les autorités philippines ont défendu mardi leur gestion de la prise d'otages à bord d'un car la veille à Manille, qui s'est terminée dans un bain de sang avec la mort de huit touristes originaires de Hong Kong.

Le territoire chinois a conseillé à ses habitants de ne pas se rendre aux Philippines, portant un coup aux espoirs du pays de doubler le nombre de touristes à six millions par an afin de soutenir une économie parmi les plus pauvres de la région.

En Chine, le tabloïd Global Times voit dans cette crise le signe d'un malaise plus profond.

"Les Philippines sont l'un des pays les plus chaotiques d'Asie du Sud-Est", peut-on lire dans les colonnes du journal dirigé par le Quotidien du Peuple, l'organe du Parti communiste.

"Une culture de colonisation, d'autocratie et de changements rapides de gouvernement ont créé toutes sortes de curieuses revendications dans ce pays."

Le preneur d'otages, tué lors d'un assaut hésitant et mené en deux temps par les forces de l'ordre, était un ancien policier limogé qui réclamait d'être réintégré dans ses fonctions.

Le président philippin Benigno Aquino III a reconnu des défaillances dans l'opération, mais il a déclaré que celle-ci avait été rendue difficile car l'autocar était garé à découvert et que le preneur d'otages, Rolando Mendoza, pouvait suivre tous les mouvements des forces de l'ordre grâce à la radio et à un poste de télévision installé à bord de l'autocar.

Il a ajouté que l'ancien policier avait utilisé ses otages comme boucliers humains, ce qui explique que les policiers aient "hésité à faire usage d'une force létale".

Aquino a souligné qu'après la libération de neuf otages, les policiers avaient cru à un dénouement "pacifique, sans pertes en vies humaines", Rolando Mendoza n'ayant pas les caractéristiques d'un criminel endurci ou d'un terroriste.

L'archipel philippin est depuis plusieurs décennies le théâtre d'insurrections séparatiste musulmane et maoïste. Les autorités combattent également des islamistes armés et des bandes criminelles, un effort compliqué par une corruption endémique.

"Nous allons renforcer et financer la formation et l'acquisition d'équipements qui semblent manquer", a promis Aquino, qui a pris ses fonctions il y a moins de deux mois.

Avec Ben Blanchard, Jean-Stéphane Brosse pour le service français