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Manifestations à travers le Yémen, au moins quatre morts

A Sanaa, lors d'affrontements entre partisans du gouvernement et manifestants de l'opposition. Des accrochages ont opposé vendredi dans plusieurs villes du Yémen les forces de sécurité à des foules de manifestants qui exigeaient dans plusieurs villes la f

A Sanaa, lors d'affrontements entre partisans du gouvernement et manifestants de l'opposition. Des accrochages ont opposé vendredi dans plusieurs villes du Yémen les forces de sécurité à des foules de manifestants qui exigeaient dans plusieurs villes la f - -

par Mohammed Ghobari et Mohammed Moukhachaf SANAA/ADEN (Reuters) - Des accrochages ont opposé vendredi au Yémen les forces de sécurité à des foules...

par Mohammed Ghobari et Mohammed Moukhachaf

SANAA/ADEN (Reuters) - Des accrochages ont opposé vendredi au Yémen les forces de sécurité à des foules de manifestants qui exigeaient dans plusieurs villes la fin du régime du président Ali Abdallah Saleh.

Quatre personnes au moins ont été tuées et des dizaines d'autres blessées.

Selon la chaîne de télévision panarabe Al Djazira, trois protestataires ont été tués et des dizaines d'autres blessés au cours d'une fusillade à Aden, dans le sud du pays, où l'opposition à Saleh est très forte.

Des milliers de contestataires se sont rassemblés dans divers quartiers d'Aden après la mort de six personnes en début de semaine. Ils scandaient des slogans hostiles au président tels que "Ecoute, Ali, les gens veulent que tu partes".

Le dirigeant yéménite, âgé de 68 ans et installé au pouvoir depuis 32 ans, a promis de ne pas se représenter à l'expiration de son mandat actuel, en 2013, et de ne pas chercher non plus à transmettre le pouvoir à son fils.

Des dizaines de milliers d'opposants se sont aussi rassemblés dans la ville de Taïz, à 200 km au sud de la capitale, Sanaa. Un homme y a été tué et sept autres personnes ont été blessées par une grenade lancée d'une voiture contre un rassemblement de l'opposition, ont rapporté des témoins.

"A bas le dictateur, à bas l'oppression", scandaient les manifestants massés depuis des jours sur la place Hourria (Liberté), à l'exemple de ceux qui sont restés deux semaines sur la place Tahrir du Caire avant d'obtenir le départ du président Hosni Moubarak.

TAÏZ, BAROMÈTRE DE LA RÉVOLTE

Au moins 10.000 partisans du président Saleh sont aussi descendus dans les rues de Taïz. La télévision nationale a estimé leur nombre à un million.

"Oui à l'unité et à la stabilité, non au chaos et au sabotage", reprenaient en choeur ces partisans du gouvernement.

Certains analystes considèrent Taïz, où vivent une classe moyenne importante et des habitants originaires du Nord et du Sud, comme un baromètre du mouvement de protestation au Yémen.

"Sanaa compte, mais si Taïz se met vraiment à bouger, ce phénomène pourrait décoller", écrit Gregory Johnsen, chercheur à l'université de Princeton, dans un blog sur le Yémen.

A Sanaa, des milliers de manifestants anti-Saleh ont descendu la rue de l'Université en scandant "Après Moubarak, c'est ton tour, Ali". Sur des pancartes, on lisait "Va-t'en, va-t'en pour notre avenir".

Des centaines de fidèles de Saleh se sont regroupés près de l'université de Sanaa en criant "Non au chaos, non au sabotage". Un petit groupe s'est détaché pour attaquer des anti-Saleh à coups de bâton et de pierres.

Selon des représentants des deux camps, des dizaines de personnes ont été blessées dans la capitale yéménite. Un correspondant de la chaîne à capitaux saoudiens Al Arabia a dit avoir été agressé avec son caméraman par des policiers en civil.

Saleh doit aussi faire face à des activistes d'Al Qaïda, désamorcer une révolte séparatiste dans le Sud et préserver une trêve précaire avec les rebelles chiites du Nord.

Une coalition de partis d'opposition à l'origine d'énormes manifestations a accepté des pourparlers avec lui, mais des rassemblements spontanés continuent de se former, à l'instigation d'étudiants et d'autres groupes utilisant la téléphonie mobile et le réseau social Facebook.

Des milliers d'autres Yéménites ont manifesté dans le port méridional de Moukalla. La police a tiré en l'air et fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser. Des témoins ont fait état de trois blessés.

Avec Mohamed Soudam à Sanaa, Philippe Bas-Rabérin pour le service français, édité par Gilles Trequesser