BFMTV
International

Manifestations à haut risque ce dimanche à travers l'Egypte

Partisans de Mohamed Morsi dans la banlieue du Caire. Des manifestations de masse sont prévues ce dimanche à travers l'Egypte, à l'appel de l'opposition qui souhaite déloger du pouvoir le président Mohamed Morsi, lequel a été investi dans ses fonctions vo

Partisans de Mohamed Morsi dans la banlieue du Caire. Des manifestations de masse sont prévues ce dimanche à travers l'Egypte, à l'appel de l'opposition qui souhaite déloger du pouvoir le président Mohamed Morsi, lequel a été investi dans ses fonctions vo - -

par Alastair Macdonald et Tom Perry LE CAIRE (Reuters) - Des manifestations de masse sont prévues ce dimanche à travers l'Egypte, à l'appel de...

par Alastair Macdonald et Tom Perry

LE CAIRE (Reuters) - Des manifestations de masse sont prévues ce dimanche à travers l'Egypte, à l'appel de l'opposition qui souhaite déloger du pouvoir le président Mohamed Morsi, lequel a été investi dans ses fonctions voici un an jour pour jour.

Les organisateurs des rassemblements, qui dénoncent la dérive autoritaire du chef de l'Etat et prêtent aux Frères musulmans, dont il est issu, l'intention d'accaparer tous les pouvoirs, espèrent pousser Mohamed Morsi vers la sortie en mobilisant plusieurs millions de personnes.

L'opposition libérale affirme que près de la moitié des électeurs - 22 millions de personnes - ont signé une pétition en faveur de profonds changements dans le pays.

Accablés par les coupures d'électricité et les pénuries d'essence et d'eau de plus en plus régulières, mais aussi par la hausse du chômage et du coût de la vie, de nombreux Egyptiens ont exprimé leur intention de descendre dans la rue ce dimanche.

L'armée déployée en nombre dans les grandes villes a prévenu qu'elle ne resterait pas les bras croisés si la confrontation entre libéraux et islamistes devait dégénérer.

Mohamed Morsi a d'ailleurs reçu samedi le chef d'état-major des forces gouvernementales - qu'il a lui-même nommé l'an dernier - pour faire le point sur les mesures de sécurité.

Samedi soir, le chef de l'Etat a reçu d'autre part des représentants des partis politiques islamistes qui le soutiennent dans la rue, pour une réunion consacrée à "la situation intérieure actuelle", selon les mots d'un communiqué de la présidence.

OBAMA APPELLE A LA RETENUE

Mohamed Morsi a souligné le rôle des institutions de l'Etat dans la protection des citoyens mais aussi des installations tant publiques que privées, ajoute la présidence.

Les rassemblements de dimanche laissent craindre une flambée de violence, au terme d'une semaine durant laquelle plusieurs personnes ont été tuées, dont un étudiant américain, et des centaines d'autres personnes blessées dans des échauffourées.

Les religieux d'Al Azhar, la plus haute autorité de l'islam en Egypte, ont dit craindre une "guerre civile".

Quelques milliers de militants campent d'ores et déjà en différents points du Caire, mais aucun affrontement n'y a été signalé. Les islamistes sont rassemblés devant une mosquée du quartier périphérique de Nasr City, leur point de ralliement ces dernières semaines, tandis que les libéraux ont repris le chemin de la place Tahrir, lieu emblématique du soulèvement contre Hosni Moubarak en janvier 2011.

Barack Obama, qui effectue actuellement une tournée africaine, a lancé samedi un appel à la retenue et au dialogue entre le gouvernement égyptien et l'opposition.

Vendredi, trois personnes ont trouvé la mort dans des affrontements entre partisans des deux camps. Plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées samedi dans plusieurs villes, mais la situation n'a pas dégénéré comme la veille.

Le chef de l'Etat a proposé mercredi soir, dans un discours télévisé, de réviser la Constitution et de promouvoir la réconciliation nationale, mais ces propositions ont été jugées trop vagues par ses adversaires.

Avec Alexander Dziadosz, Asma Alsharif, Maggie Fick, Shaimaa, Yasmine Saleh et Shadia Nasralla; Tangi Salaün, Jean-Philippe Lefief et Eric Faye pour le service français