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Manifestations à Athènes avant un vote d'austérité au parlement

Des milliers de personnes étaient rassemblées mercredi devant le parlement à Athènes, cependant qu'un mouvement national de grève était observé en Grèce pour s'opposer aux nouvelles mesures d'austérité visant à sortir le pays de la crise financière, soumi

Des milliers de personnes étaient rassemblées mercredi devant le parlement à Athènes, cependant qu'un mouvement national de grève était observé en Grèce pour s'opposer aux nouvelles mesures d'austérité visant à sortir le pays de la crise financière, soumi - -

ATHENES (Reuters) - Des milliers de personnes étaient rassemblées mercredi devant le parlement à Athènes tandis qu'un mouvement national de grève...

ATHENES (Reuters) - Des milliers de personnes étaient rassemblées mercredi devant le parlement à Athènes tandis qu'un mouvement national de grève était observé en Grèce pour s'opposer aux nouvelles mesures d'austérité visant à sortir de le pays de la crise financière.

Le Premier ministre George Papandreou va devoir faire adopter un nouveau plan prévoyant sur cinq ans des hausses d'impôts, une réduction des dépenses publiques et des cessions d'actifs d'Etat afin de continuer à bénéficier de l'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI).

Le chef du gouvernement doit faire face au mécontentement de l'opinion publique, à l'opposition des conservateurs qui ont repris l'avantage sur les socialistes dans les sondages, mais également à la grogne d'une partie de sa majorité qui menace de ne pas adopter les nouvelles mesures.

Mercredi matin, plusieurs milliers de manifestants et de syndicalistes ont convergé vers la place Syntagma qui abrite le Parlement à Athènes dans l'espoir de convaincre les députés de ne pas voter les mesures proposées.

"Où va l'argent ?" demandaient les manifestants tandis que d'autres se montraient plus véhéments en qualifiant leurs dirigeants de "voleurs" et de "traîtres".

"J'éprouve de la colère et du dégoût", a déclaré Maria Georgila, 45 ans, mère de deux enfants, fonctionnaire. "Ce sont des mesures très dures et elles ne nous sortiront pas de la crise. Je ne peux pas croire qu'il n'existe pas une autre solution."

Environ 1.500 policiers ont bouclé une partie du centre de la capitale et ont érigé une barrière de métal de deux mètres de haut devant le parlement. Des véhicules des forces de l'ordre ainsi que des canons à eau étaient également mobilisés.

CRUAUTÉ

Le projet de George Papandreou porte sur 6,5 milliards d'euros sous forme de hausse des prélèvements obligatoires et de réduction des dépenses pour 2011.

Il s'agit d'un doublement par rapport aux dispositions prévues dans le plan de sauvetage qui a entraîné une envolée du chômage à 16,2% et a aggravé la récession pour la troisième année.

Le gouvernement a plaidé en faveur d'un consensus national sur ce plan d'austérité, condition exigée par l'UE et le FMI pour débloquer une tranche de 12 milliards d'euros d'aide supplémentaire le mois prochain.

"Nous menons un combat pour le bien commun au moment le plus important dans la démocratie moderne du pays", a déclaré George Petalotis, porte-parole du gouvernement.

Les hausses d'impôts visent les boissons non alcoolisées, l'automobile, les piscines et l'immobilier tandis que le nombre de fonctionnaires estimé à 750.000 serait réduit d'un cinquième.

Avec ces mesures et d'autres, la Grèce espère économiser 28 milliards d'euros d'ici à 2015 et compte tirer 50 milliards d'euros de la vente d'entreprises publiques.

Les Européens et le FMI souhaitent que toutes les formations politiques grecques apportent leur soutien au programme d'austérité avant la réunion le 20 juin des ministres des Finances de l'UE et le sommet européen des 23 et 24 juin.

George Papandreou doit rencontrer le président Karolos Papoulias en début d'après-midi. Le Pasok dispose de la majorité au parlement mais des incertitudes règnent sur la solidarité parlementaire après la défection d'un député mardi.

"Il faut avoir la cruauté d'un tigre pour adopter de telles mesures. Ce n'est pas mon cas", a expliqué George Lianis dans une lettre au président du parlement, Filippos Petsalnikos.

Michael Winfrey; Pierre Sérisier pour le service français