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Manifestation de partisans de Silvio Berlusconi à Rome

A Rome, manifestation des partisans de Silvio Berlusconi qui protestent contre la confirmation par la Cour de cassation de la peine de quatre de prison ferme infligée à l'ancien président du Conseil italien pour fraude fiscale. /Photo prise le 4 août 2013

A Rome, manifestation des partisans de Silvio Berlusconi qui protestent contre la confirmation par la Cour de cassation de la peine de quatre de prison ferme infligée à l'ancien président du Conseil italien pour fraude fiscale. /Photo prise le 4 août 2013 - -

par Naomi O'Leary ROME (Reuters) - Des milliers de partisans de Silvio Berlusconi ont protesté dimanche à Rome contre la confirmation par la Cour de...

par Naomi O'Leary

ROME (Reuters) - Des milliers de partisans de Silvio Berlusconi ont protesté dimanche à Rome contre la confirmation par la Cour de cassation de la peine de quatre de prison ferme infligée à l'ancien président du Conseil italien pour fraude fiscale.

Toutefois, le Cavaliere, 76 ans, a estimé que le gouvernement de coalition associant la droite et la gauche et auquel son Parti de la liberté (PDL) appartient devait continuer.

S'adressant à une foule d'environ 2.000 personnes, un Silvio Berlusconi étonnamment contenu a réitéré ses attaques contre les "juges rouges" tout en clamant son innocence.

Il a fait savoir qu'il continuerait à soutenir le fragile gouvernement d'Enrico Letta, qui va du PDL au Parti démocrate (PD, centre gauche).

"Nous avons clairement dit que le gouvernement devait durer pour approuver les réformes économiques que nous avons demandées et qui ont été acceptées", a déclaré l'orateur, qui portait un t-shirt bleu marine sous un costume, à la foule massée devant sa résidence romaine.

Il a ajouté, d'une voix parfois cassée: "Nous ne sommes pas guidés par des intérêts personnels. Les intérêts de tous et de notre pays viendront toujours en premier".

Après son intervention, dans laquelle il a aussi affirmé son intention de rester au coeur du combat politique, Silvio Berlusconi est venu saluer quelques-uns de ses partisans très émus, dont beaucoup de femmes qui sanglotaient en lui serrant la main.

"Je suis ici pour apporter mon soutien à notre chef, qui est la seule personne en Italie, voire en Europe, qui se dresse contre l'avancée des 'juges rouges'", a confié à Reuters Marielle Menegatti devant le palais Renaissance où descend l'ancien chef du gouvernement lorsqu'il est à Rome.

Auparavant, l'un des soutiens les plus virulents du Cavaliere, la députée PDL Daniela Santanche, avait évoqué une possible démission en bloc des élus de droite en cas de refus du chef de l'Etat, le président Giorgio Napolitano, d'amnistier Silvio Berlusconi.

"DICTATURE"

"Nous vivons dans une dictature. Il existe un pouvoir (le pouvoir judiciaire, ndlr) qui a pris le pas sur la démocratie", a déclaré cette fidèle dans un entretien à l'édition dominicale du quotidien Il Fatto. "La condamnation de Silvio Berlusconi mérite une révolution".

La confirmation de la condamnation de Silvio Berlusconi fragilise le gouvernement de coalition mais les observateurs n'attendent pas de crise politique au moment où les députés et la majorité des Italiens prennent leurs vacances du mois d'août.

La Cour de cassation a, en outre, demandé à la justice de réexaminer la condamnation de Silvio Berlusconi à une peine d'inéligibilité de cinq ans, pour ses actes jugés frauduleux dans l'affaire de l'achat de droits de retransmission par son empire télévisé Mediaset.

Le tribunal de Milan chargé du dossier ne devrait pas le faire avant septembre, ce qui permettra à Silvio Berlusconi de conserver son siège de sénateur d'ici là. Seul un vote de ses pairs pourra ensuite confirmer une éventuelle interdiction d'occuper un poste officiel.

Mario Mauro, ministre de la Défense, a cependant reconnu que le gouvernement était conscient des risques d'éclatement de la coalition.

"Le facteur qui détermine si la coalition est viable ou non, c'est la réunion des conditions nécessaires pour adopter des réformes", a déclaré au site Il Sussidario le ministre, issu de Choix Citoyen (SC), un parti centriste formé autour du précédent président du conseil, Mario Monti.

Silvio Berlusconi a demandé vendredi aux députés du PDL d'exiger une réforme de la justice et, en cas de refus, de provoquer des élections législatives anticipées, et cinq ministres issus du parti ont fait savoir qu'ils étaient prêts à démissionner.

Le PDL a prié le président Giorgio Napolitano d'accorder sa grâce a Silvio Berlusconi, ce que le chef d'Etat est peu enclin à faire, d'autant que l'ancien président du Conseil attend toujours la décision de la justice sur une autre condamnation, celle-ci pour incitation à la prostitution et abus de pouvoir dans l'affaire "Rubygate".

Naomi O'Leary; Julien Dury et Jean-Loup Fiévet pour le service français