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Manifestation anti-Poutine à Moscou, un test pour l'opposition

Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler samedi dans les rues de Moscou avec pour mot d'ordre "La Russie sans Poutine", un rassemblement considéré comme un test de la capacité de l'opposition à rassembler les opposants au président russe.

Plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler samedi dans les rues de Moscou avec pour mot d'ordre "La Russie sans Poutine", un rassemblement considéré comme un test de la capacité de l'opposition à rassembler les opposants au président russe. - -

par Alissa de Carbonnel et Nastassia Astrasheuskaya MOSCOU (Reuters) - Avec pour mot d'ordre "La Russie sans Poutine", plusieurs milliers de...

par Alissa de Carbonnel et Nastassia Astrasheuskaya

MOSCOU (Reuters) - Avec pour mot d'ordre "La Russie sans Poutine", plusieurs milliers de manifestants ont commencé à défiler dans les rues de Moscou samedi pour un rassemblement considéré comme un test de la capacité de l'opposition à rassembler les opposants au président Vladimir Poutine.

Les mécontents affluaient doucement vers le point de départ du rassemblement, place Pouchkine, ce qui laisse penser que le seuil des 50.000 personnes attendu pour la plus importante manifestation de l'opposition depuis trois mois ne sera sans doute pas atteint.

"Poutine est un parasite", pouvait-on lire sur des banderoles. Sur les T-shirts des manifestants était inscrite une demande de libération des trois membres des Pussy Riot emprisonnées pour avoir chanté une "prière punk" sur l'autel de la cathédrale du Christ-Sauveur.

"Nous protestons contre le non-respect total du droit, la corruption, l'insuffisance des libertés civiles, l'absence de tribunaux indépendants et l'injustice sociale", explique Sergueï Evseïev, 35 ans, employé d'une compagnie maritime internationale.

Le style de gouvernement de Poutine ne fonctionne plus, plus de dix ans après sa première élection, affirme-t-il. "Lorsqu'il est arrivé au pouvoir, nous avions besoin de cette sévérité, mais plus maintenant. La société s'est stabilisée."

DISSIDENTS POLITIQUE

Cette manifestation représente un test pour l'opposition. Il dira si le mouvement, qui a débuté il y a neuf mois et qui a attiré des dizaines de milliers de personnes, ne s'est pas essoufflé quatre mois après le début du nouveau mandat de six ans de l'ancien Premier ministre.

Le Kremlin considère, de son côté, que les manifestants forment une minorité isolée, ne bénéficiant pas d'un soutien important parmi les quelque 140 millions d'habitants.

Bien que le Kremlin ait annoncé des réformes politiques mineures, la victoire de Vladimir Poutine à la présidentielle en mars a calmé le mécontentement et laissé une opposition désunie et sans réel dirigeant.

Les opposants politiques du président considèrent son retour à la tête de l'État comme un mauvais signe pour la démocratie. Avec ses mandats successifs de président et de Premier ministre, Vladimir Poutine domine la Russie depuis douze ans.

Mais nationalistes, partis de gauche et libéraux de la classe moyenne ont du mal à trouver un terrain commun, en dehors de leur opposition commune au chef du Kremlin.

Les sondages d'opinion révèlent que les Russes sont peu nombreux à approuver le geste des membres du groupe Pussy Riot mais la sévérité du traitement qu'elles ont creusé les divisions au sein de l'opinion publique.

Vendredi, le parlementaire anti-Poutine Guennadi Goudkov a par ailleurs été démis de ses fonctions, une décision abusive selon l'opposition. Il est accusé d'avoir exercé des activités d'entreprise parallèlement à son mandat de parlementaire, ce qui est interdit et peut-être puni de deux ans de prison.

Agathe Machecourt pour le service français, édité par Danielle Rouquié