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Manifestants blessés et arrestations à Taïz au Yémen

Canon à eau contre les manifestants yéménites à Taïz. Les forces de sécurité yéménites ont fait au moins dix blessés en ouvrant le feu lundi à Taïz pour bloquer une manifestation de milliers de personnes, tandis que l'incertitude entourait un projet de rè

Canon à eau contre les manifestants yéménites à Taïz. Les forces de sécurité yéménites ont fait au moins dix blessés en ouvrant le feu lundi à Taïz pour bloquer une manifestation de milliers de personnes, tandis que l'incertitude entourait un projet de rè - -

par Mohammed Ghobari SANAA (Reuters) - Les forces de sécurité yéménites ont fait au moins dix blessés en ouvrant le feu lundi à Taïz pour bloquer une...

par Mohammed Ghobari

SANAA (Reuters) - Les forces de sécurité yéménites ont fait au moins dix blessés en ouvrant le feu lundi à Taïz pour bloquer une manifestation de milliers de personnes, tandis que l'incertitude entourait un projet de règlement politique prévoyant le départ prochain du président Ali Abdallah Saleh.

Selon des témoins, les forces de l'ordre ont fait usage de leurs armes pour empêcher des manifestants de traverser la ville de Taïz, à 200 km au sud de Sanaa, en suivant un itinéraire qui passait devant un palais présidentiel.

"Il y avait un cortège de plusieurs milliers de personnes qui venaient de l'extérieur de Taïz, mais la police, l'armée et des hommes armés en civil les ont affrontées en ouvrant le feu et en tirant des grenades lacrymogènes", a déclaré un organisateur de la manifestation, Djamil Abdallah.

"Ils ont tiré abondamment et de toutes parts."

Des témoins ont fait état d'au moins dix personnes blessées par balles à Taïz, l'un des principaux foyers du mouvement de contestation qui touche le pays depuis trois mois, et de dizaines d'autres asphyxiées par les gaz lacrymogènes.

Des dizaines de militants ont été arrêtés, ont dit des militants.

Le risque de voir le Yémen s'enfoncer davantage dans des affrontements sanglants inquiète l'Arabie saoudite et les Etats-Unis, qui soupçonnent la branche régionale d'Al Qaïda (Aqpa) de chercher à exploiter le chaos qui s'ensuivrait et à s'incruster toujours plus dans ce pays de la péninsule Arabique.

LES AFFRONTEMENTS PERSISTENT

Des incidents se poursuivaient lundi à Taïz, où étaient signalés des tirs nourris, et des militants ont dit s'attendre à ce que le bilan des victimes s'alourdisse.

Des accrochages analogues ont éclaté dans la ville d'Ibb, où trois manifestants ont été blessés par balles et quatre autres frappés à coups de matraque par des policiers qui s'employaient à disperser une marche de protestation.

Le président Saleh, dont la rue exige la démission depuis trois mois, a donné son accord de principe à un projet du Conseil de coopération du Golfe (CCG) prévoyant qu'il démissionne dans quelques semaines en échange d'une immunité contre toutes poursuites qui viseraient sa famille, ses collaborateurs ou lui.

La principale coalition d'opposition yéménite, composée d'islamistes et de groupes de gauche, a fait bon accueil au projet de règlement mais en formulant des réserves. Elle a notamment exclu de participer à un gouvernement d'union nationale au cours d'une période transitoire.

Aucun accord officiel n'a été signé.

Les manifestants, qui réclament des poursuites contre Saleh en raison d'une répression qui s'est soldée par plus de 120 morts jusqu'ici, se sont juré d'intensifier leur mouvement, de crainte que l'entourage de Saleh ne retarde son départ.

Rompu à la survie politique, Saleh a déclaré dans un premier temps qu'il ne briguerait pas sa réélection à l'expiration de son mandat en 2013, puis il a exprimé l'intention de se retirer cette année après avoir organisé des élections législatives et présidentielle.

Il est au pouvoir depuis près de 33 ans.

Jean-Stéphane Brosse et Philippe Bas-Rabérin pour le service français