BFMTV
International

Mahmoud Abbas se tourne un peu plus vers les Nations unies

Amphithéâtre de l'Assemblée générale de l'Onu à son siège new-yorkais. Un comité de la Ligue arabe a décidé samedi de demander la reconnaissance par l'Onu d'un Etat de Palestine englobant la Cisjordanie et la bande de Gaza et avec Jérusalem-Est comme capi

Amphithéâtre de l'Assemblée générale de l'Onu à son siège new-yorkais. Un comité de la Ligue arabe a décidé samedi de demander la reconnaissance par l'Onu d'un Etat de Palestine englobant la Cisjordanie et la bande de Gaza et avec Jérusalem-Est comme capi - -

par Ali Sawafta DOHA (Reuters) - Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré samedi qu'il n'existait aucune "base commune" à des...

par Ali Sawafta

DOHA (Reuters) - Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré samedi qu'il n'existait aucune "base commune" à des pourparlers de paix avec Israël et qu'il n'avait donc d'autre option que de se tourner vers l'Onu pour demander la reconnaissance d'un Etat de Palestine.

Le président de l'Autorité palestinienne s'exprimait à Doha lors d'une réunion de la Ligue arabe, qui a décidé dans la foulée de demander en septembre à l'Onu la reconnaissance d'une Palestine dans les frontières de 1967, englobant donc la Cisjordanie et la bande de Gaza et avec Jérusalem-Est comme capitale.

Dans un communiqué, le comité de suivi du processus de paix de la Ligue arabe précise qu'il déposera une demande d'adhésion de l'Etat de Palestine lors de l'Assemblée générale des Nations unies, en septembre à New York.

Mahmoud Abbas a bien laissé la porte ouverte à un compromis, soulignant qu'une reprise des pourparlers de paix avec Israël sur des termes acceptables par la partie palestinienne permettrait d'éviter d'en recourir à l'Onu. Mais jamais encore il n'avait exprimé aussi clairement ce qu'il pense de l'avenir des pourparlers de paix avec Israël.

"Des conditions fixées par (Benjamin) Netanyahu, nous voyons bien qu'il n'existe aucune base commune pour des négociations", a-t-il dit devant les membres de la Ligue arabe, convoqués à la suite de la tournée effectuée ces derniers jours par le Premier ministre israélien à Washington.

"Ce n'est pas un secret, nous en avons informé les Américains, les Européens et les Israéliens, notre seule option, c'est de nous tourner vers les Nations unies", a-t-il dit.

Les Etats-Unis et Israël s'opposent à cette "internationalisation" de la question proche-orientale.

Et Abbas, disant redouter des sanctions financières, a demandé aux Etats arabes de prendre le relais si ces sources de financement de l'Autorité palestinienne venaient à se tarir (Israël perçoit notamment, au nom de l'Autorité palestinienne, des droits de douanes dont il a temporairement suspendu le mois dernier le reversement à l'administration palestinienne en riposte à l'accord de réconciliation entre le Fatah d'Abbas et les islamistes du Hamas).

L'option onusienne est brandie par les Palestiniens depuis l'échec, en septembre dernier, de la tentative de relance des pourparlers directs avec Israël.

Les Etats-Unis, qui privilégient une solution négociée entre Israéliens et Palestiniens, ne veulent pour leur part pas en entendre parler. "Les actes symboliques destinés à isoler Israël aux Nations unies en septembre ne créeront pas un Etat indépendant", a redit Barack Obama le 19 mai.

Washington disposant d'un droit de veto, il est donc très peu probable qu'une motion adoptée par l'Assemblée générale soit ensuite validée par le Conseil de sécurité des Nations unies. Mais Israël redoute les effets politiques de cette manoeuvre diplomatique.

Les Palestiniens disposent pour l'heure d'un statut d'observateur à l'Onu, sans droit de vote.

Henri-Pierre André pour le service français