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Londres doit s'attaquer à de profonds problèmes sociaux

Selon le chancelier de l'Echiquier George Osborne, la Grande-Bretagne doit s'attaquer aux problèmes "profondément ancrés" dans la société après les émeutes parties de Londres et qui ont touché plusieurs villes du pays. /Photo prise le 11 août 2011/REUTERS

Selon le chancelier de l'Echiquier George Osborne, la Grande-Bretagne doit s'attaquer aux problèmes "profondément ancrés" dans la société après les émeutes parties de Londres et qui ont touché plusieurs villes du pays. /Photo prise le 11 août 2011/REUTERS - -

LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne doit s'attaquer aux problèmes "profondément ancrés" dans la société après les émeutes parties de Londres et...

LONDRES (Reuters) - La Grande-Bretagne doit s'attaquer aux problèmes "profondément ancrés" dans la société après les émeutes parties de Londres et qui ont touché plusieurs villes du pays, a estimé le chancelier de l'Echiquier George Osborne, samedi.

Conscient de l'urgence des mesures à prendre pour répondre à une situation sociale très volatile, le ministre a toutefois affirmé que le plan de réforme de la police, prévoyant des coupes budgétaires et des réductions d'effectifs, serait mené à son terme.

Interrogé sur la BBC, Osborne a noté que certaines communautés ont été abandonnées par le reste du pays et qu'il était du devoir de la société et du gouvernement de renouer avec ces groupes qui se sentent exclus.

"Il y a des problèmes sociaux profondément ancrés qui doivent être traités", a dit Osborne. "Il y a des communautés qui ont été abandonnées par le reste du pays. Il y a des communautés qui sont coupées des circuits qui alimentent l'économie du reste du pays", a-t-il poursuivi.

Le gouvernement du Premier ministre David Cameron a été critiqué pour sa volonté de poursuivre une réforme de la police en taillant dans les budgets à un moment où les forces de l'ordre sont apparues démunies et peu efficaces face à des centaines de jeunes émeutiers.

Pour Osborne, qui a promis de réduire les dépenses publiques face à un déficit budgétaire record, le problème ne pourrait pas être simplement résolu en multipliant les dépenses.

Le projet de rigueur prévoit une réduction de deux milliards de livres sterling du budget de la police, ce qui devrait se traduire par la perte d'environ 30.000 emplois.

"Nous sommes attachés, comme le ministre de l'Intérieur, le Premier ministre et moi-même l'avons clairement dit cette semaine, au plan que nous avons mis au point pour une réforme de la police", a déclaré Osborne.

"Il s'agit d'une réforme, il s'agit d'améliorer la présence de la police dans nos communautés, de rendre la police plus visible", a-t-il poursuivi.

CAMERON CRITIQUÉ

Face aux critiques qui l'ont visé pour sa gestion des émeutes, David Cameron a recruté William Bratton, expert américain en sécurité urbaine, au titre de conseiller du gouvernement.

"Nous voulons bénéficier des conseils de personnes comme Bill Bratton pour vraiment nous attaquer à certains problèmes sociaux profonds comme la culture des gangs dans notre communauté," a expliqué Osborne.

"Il ne s'agit pas simplement de budgets de la police. Il s'agit de défis bien plus importants pour notre société qui doit composer avec des gens que nous avons ignorés pendant trop longtemps", a-t-il poursuivi.

"Nous devons les aider à sentir qu'ils ont un intérêt dans la société, à leur faire comprendre la différence entre le bien et le mal, à comprendre leurs responsabilités et nos pas seulement leurs droits envers les autres communautés. C'est un défi qui attend le gouvernement", a-t-il encore ajouté.

Une majorité de Britanniques reprochent à David Cameron de ne pas avoir réagi assez tôt pour reprendre en main la situation face aux émeutes qui ont secoué l'Angleterre ces derniers jours, montre un sondage publié vendredi par The Independent.

Ce résultat d'une enquête de l'institut ComRes recoupe la conclusion d'un sondage ICM pour The Guardian, selon lequel seuls 30% des Britanniques estiment que leur Premier ministre a bien répondu aux violences tandis que 44% pensent le contraire.

Cinquante-quatre pour cent des Britanniques critiquent le dirigeant conservateur, qui n'est pas rentré de vacances avant que les violences atteignent leur pic lundi, pour sa réponse trop tardive, selon le sondage de The Independent.

Cinq personnes ont trouvé la mort durant quatre nuits de pillages, d'incendies et de violences, de samedi à mercredi.

La moitié des 2.008 adultes interrogés par ComRes entre mercredi et jeudi disent également avoir une moindre confiance dans la capacité de Londres à accueillir l'an prochain les Jeux olympiques d'été.

Avril Ormsby; Pierre Sérisier pour le service français