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Les socialistes sanctionnés dans les urnes en Espagne

Des partisans du Parti populaire, principale force de l'opposition de droite, célèbrent à Madrid leur succès aux élections municipales et régionales de dimanche. Les socialistes au pouvoir étaient en passe dimanche soir de perdre leurs bastions au profit

Des partisans du Parti populaire, principale force de l'opposition de droite, célèbrent à Madrid leur succès aux élections municipales et régionales de dimanche. Les socialistes au pouvoir étaient en passe dimanche soir de perdre leurs bastions au profit - -

par Fiona Ortiz MADRID (Reuters) - Le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir en Espagne se dirigeait dimanche soir vers un cuisant revers aux élections...

par Fiona Ortiz

MADRID (Reuters) - Le Parti socialiste (PSOE) au pouvoir en Espagne se dirigeait dimanche soir vers un cuisant revers aux élections municipales et régionales, avec la perte probable de plusieurs bastions après une semaine de manifestations contre sa politique d'austérité et ses conséquences économiques et sociales.

Les socialistes semblent perdre des grandes villes, comme Séville et Barcelone, ainsi que la province englobant la Castille et la Manche au sud de Madrid.

Après dépouillement de 85% des suffrages, le Parti populaire (PP) obtient 37% des voix aux municipales sur le plan national, soit neuf points de plus que les socialistes. Ces derniers devraient enregistrer leur plus mauvais score à des élections municipales depuis l'avènement de la démocratie en 1978 après la fin de la dictature de Franco.

Le reste des voix s'est réparti sur un vaste éventail de petites formations.

"Nous devons féliciter le PP car il a remporté les élections municipales en Espagne avec une large avance", a reconnu Alfredo Perez Rubalcaba, vice-président du gouvernement et possible chef de file des socialistes lors des prochaines législatives prévues en mars 2012.

L'actuel chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, qui gouverne depuis 2004, a annoncé qu'il ne solliciterait pas de nouveau mandat l'an prochain.

Une lourde défaite dimanche pourrait le fragiliser à la tête du PSOE et accélérer son départ.

D'après des résultats partiels fournis par le ministère de l'Intérieur, le Parti populaire obtient 48% des suffrages en Castille et la Manche contre 42% pour les socialistes.

Le PSOE dirige cette région depuis 28 ans.

LES NATIONALISTES CATALANS EN TÊTE À BARCELONE

Les conservateurs sont aussi donnés vainqueurs à Séville, que les socialistes contrôlent depuis 12 ans.

A Barcelone, capitale de la prospère Catalogne et autre fief du PSOE, le parti nationaliste catalan CiU semble arriver en tête et pourrait former une coalition avec le PP.

Des dizaines de milliers de personnes protestent depuis une semaine dans différentes villes contre des mesures d'austérité qui ont permis de repousser une crise fiscale mais en aggravant le taux de chômage le plus élevé de l'Union européenne.

Les manifestants ont appelé les Espagnols à rejeter le Parti socialiste et le Parti populaire, les deux principales formations politiques du pays.

Ces manifestations ne semblent toutefois pas avoir pesé sur l'issue des élections de dimanche. A travers le pays, 8.116 communes élisaient leurs maires et leurs conseils municipaux, tandis que 13 des 17 régions désignaient leurs parlements.

Dans un contexte de crise de la dette dans la zone euro qui a contraint la Grèce, l'Irlande et le Portugal à faire appel à l'Union européenne et au Fonds monétaire international (FMI), le gouvernement socialiste a adopté une série de mesures pour tenter de résorber son déficit public et rassurer les marchés financiers.

Si le plan d'austérité a éloigné un scénario à la grecque, il a mis en colère bien des Espagnols. Zapatero n'en devrait pas moins poursuivre sa politique économique.

Dimanche matin, des centaines de contestataires occupaient encore des tentes et des lits de fortune sur la place principale de Madrid, la Puerta del Sol, après un rassemblement qui avait mobilisé 30.000 personnes dans la nuit, la plus grande foule observée depuis une semaine.

Le mouvement de protestation a mobilisé des Espagnols de tous âges, mais la plupart des manifestants sont des jeunes touchés de plein fouet par la crise. Près de la moitié des 18-25 ans sont au chômage, soit plus du double de la moyenne de l'UE.

Marine Pennetier, Philippe Bas-Rabérin et Bertrand Boucey pour le service français