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Les salariés d'ArcelorMittal manifestent à Florange

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FLORANGE, Moselle (Reuters) - Engagés dans un combat de longue haleine pour le redémarrage de leurs hauts-fourneaux, les salariés de l'usine...

FLORANGE, Moselle (Reuters) - Engagés dans un combat de longue haleine pour le redémarrage de leurs hauts-fourneaux, les salariés de l'usine ArcelorMittal de Florange ont marqué mercredi la journée de mobilisation syndicale européenne par une manifestation.

Une délégation de sidérurgistes allemands du syndicat IG Metal accompagnait le défilé de 150 personnes qui a traversé la ville aux cris de "Mittal, on veut travailler".

Essentiellement constituée de membres de l'intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, la manifestation s'est poursuivie jusqu'à l'entrée de l'usine à chaud, sur le territoire de la commune de Sérémange, où un blocage symbolique et temporaire des entrées et sorties de camions a été décidé.

Les syndicalistes n'ont pas tenté, en revanche, d'interdire de nouveau l'accès aux locaux administratifs d'ArcelorMittal, une initiative prise la veille par la CFDT mais désapprouvée par FO et la CGC.

"Florange est un fleuron de l'industrie française, un fleuron de l'industrie européenne, qui risque de disparaître parce que M. Mittal a un appétit d'ogre", a dit Edouard Martin, l'un des responsables de la CFDT, dans une harangue à la foule.

Le syndicaliste a accusé l'actionnaire majoritaire du numéro un mondial de l'acier de concentrer ses investissements sur les sites les plus rentables et notamment dans les pays à bas coûts, au détriment des sites européens.

Il s'est élevé contre ceux qui ont brocardé la proposition de loi de François Hollande sur la possibilité pour l'Etat de préempter un site industriel que son propriétaire veut fermer, proposition enterrée par l'Assemblée nationale.

REPRISE DE LA DEMANDE

"Quand ils disent que c'est une loi imbécile, c'est nous qu'ils insultent, c'est les ouvriers de la sidérurgie", a-t-il lancé en rappelant que les syndicats de Florange l'avaient demandée.

L'intersyndicale promet de nouvelles actions dans les jours prochains, sur fond d'attente d'une intervention de Nicolas Sarkozy et des décisions qui sortiront du comité central d'entreprise prévu vendredi à Saint-Denis.

La réunion, qui devait acter jeudi dernier le maintien à l'arrêt des deux hauts-fourneaux de Florange au deuxième trimestre a été suspendue à la demande des syndicats.

Elle doit reprendre en présence du patron de la Business Division nord (BD Nord) d'ArcelorMittal, Geert van Poelvoorde.

"Notre objectif, c'est d'obtenir une date de redémarrage de notre haut-fourneau", a dit à Reuters François Pagano, président de la CFE-CGC d'ArcelorMittal.

Les deux installations mises à l'arrêt, l'une en juillet 2011, l'autre en octobre, ne redémarreront en effet, dans le meilleur des cas, que l'une après l'autre.

La perspective n'est pas impossible, selon lui, les sept hauts-fourneaux en activité au sein de la BD Nord produisant à 99% de leur capacité sur fond de lente reprise de la demande.

Or, l'un d'eux, à Dunkerque, doit être arrêté pour maintenance le 20 août.

"Vendredi, à la suite du comité central d'entreprise, on partira ou pas en guerre", résume Walter Broccoli, secrétaire de Force Ouvrière à Florange.

Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse