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Les rebelles syriens désertent Daïr az Zour, Hama bombardée

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par Oliver Holmes et Khaled Yacoub Oweis BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - Les rebelles syriens engagés contre les forces du président Bachar al Assad ont...

par Oliver Holmes et Khaled Yacoub Oweis

BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - Les rebelles syriens engagés contre les forces du président Bachar al Assad ont quitté mardi Daïr az Zour, grande ville de l'Est soumise depuis deux jours à une offensive de l'armée, ce qui marque un nouveau revers pour l'insurrection armée.

Les troupes gouvernementales ont également bombardé des quartiers d'habitation dans les villes de Hama et Homs (centre-ouest) et à Rastan, faisant dix morts selon des militants d'opposition qui signalent aussi la mort d'un soldat lors d'une attaque contre un point de contrôle dans le Sud.

L'Observatoire syrien pour les droits de l'homme (OSDH) signale le décès de sept personnes à Homs et celui d'un couple et de leur enfant dans une attaque de mortier près de Rastan.

A Daïr az Zour, plusieurs dizaines de blindés sont entrés en action depuis lundi pour déloger les combattants de l'Armée syrienne libre (ASL).

"Des chars sont entrés dans les quartiers d'habitation, en particulier dans les régions sud-est de Daïr az Zour. L'Armée syrienne libre s'est retirée pour éviter un massacre de civils", a déclaré mardi l'Union des comités révolutionnaires de Daïr az Zour dans un communiqué.

Les rebelles, équipés d'armes légères, qui font face aux armes lourdes des forces pro-Assad, ont déjà dû quitter plusieurs centres urbains ces dernières semaines, à Homs et Idlib.

UN GÉNÉRAL LIBÉRÉ

Les opposants ont par ailleurs libéré un général capturé la semaine dernière dans le faubourg damascène de Douma en échange de prisonniers et des corps de rebelles et de civils aux mains de la police, a déclaré une source proche de l'opposition.

"Naïm Khalil Odeh a été libéré en échange de plusieurs prisonniers et de quatorze corps", a déclaré cette source, jointe de Douma au téléphone.

Selon les Nations unies, la répression du soulèvement contre Bachar al Assad a fait plus de 8.000 morts en un an. Les autorités syriennes parlent de plus de 2.000 membres des forces de sécurité tués par des groupes "terroristes".

Dans une lettre ouverte adressée à plusieurs groupes d'opposition, l'organisation Human Rights Watch accuse des groupes armés d'opposants d'avoir enlevé, torturé ou exécuté des membres des forces de sécurité.

"Les méthodes brutales du gouvernement syrien ne peuvent justifier les abus de la part des groupes d'opposition armés", écrit Sarah Leah Whitson, directrice de HRW pour le Proche-Orient, dans cette lettre.

La France espère amener mardi le Conseil de sécurité des Nations unies à exprimer un soutien unanime aux efforts de l'émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe Kofi Annan pour obtenir un arrêt des violences.

La représentation française au siège new-yorkais de l'Onu a soumis lundi au Conseil de sécurité un projet de déclaration présidentielle, "plus facile à négocier" qu'une résolution, selon les termes de l'ambassadeur de France, Gérard Araud.

La Turquie a de son côté annoncé qu'une réunion des "Amis de la Syrie", qui regroupent les pays occidentaux et arabes favorables à une action plus ferme vis-à-vis de Damas, aurait lieu le 1er avril à Istanbul, avec un jour d'avance sur la date initialement annoncée.

Une cinquantaine de pays ont participé le 24 février à Tunis à la première réunion de ce groupe désireux de parvenir à un arrêt des violences en Syrie.

Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser