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Les rebelles avancent, les étrangers bientôt évacués de Tripoli

LES INSURGÉS LIBYENS PROGRESSENT VERS TRIPOLI

LES INSURGÉS LIBYENS PROGRESSENT VERS TRIPOLI - -

par Yvonne Bell SOURMANE, Libye (Reuters) - Des milliers d'étrangers bloqués à Tripoli, la capitale libyenne coupée du reste du monde par l'avancée...

par Yvonne Bell

SOURMANE, Libye (Reuters) - Des milliers d'étrangers bloqués à Tripoli, la capitale libyenne coupée du reste du monde par l'avancée des rebelles, vont être prochainement évacués, probablement par mer, a annoncé vendredi l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Sur le front, les insurgés ont pris le contrôle de la ville de Sourmane, à l'ouest de la capitale, sur la route côtière qui mène à la frontière tunisienne, après avoir occupé ces derniers jours Zaouïah, à 50 km de Tripoli, et l'ancienne ville romaine de Sabratha.

Plusieurs centaines de rebelles ont célébré leur victoire dans les rues de Sourmane en brandissant le drapeau vert-rouge-noir de l'insurrection, aux couleurs de la monarchie renversée le 1er septembre 1969 par le colonel Mouammar Kadhafi.

Les rebelles ont également attaqué vendredi matin Zlitane, à environ 150 km à l'est de la capitale, et disent contrôler la plus grande partie de la ville après avoir subi de lourdes pertes.

"La bataille a commencé aux premières heures de la journée et les rebelles ont libéré la plus grande partie de Zlitane", a dit à Reuters Gemal Salem, un porte-parole des insurgés joint par téléphone. "Les combats se déroulent maintenant dans l'ouest de la ville, mais nous avons eu 32 morts et 150 blessés".

LA MAISON DE SENOUSSI TOUCHÉE À TRIPOLI ?

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des avions de l'Otan ont bombardé plusieurs objectifs dans la capitale. Les autorités ont conduit des journalistes dans un quartier résidentiel où plusieurs bâtiments ont été détruits.

Selon des voisins, c'est la résidence d'Abdallah al Senoussi, beau-frère de Mouammar Kadhafi et chef des services de renseignement, qui a été touchée. Un garde d'origine indienne aurait péri dans le bombardement.

Senoussi, qui est marié à une soeur de Kadhafi, est l'un des trois dirigeants libyens, avec le "guide" et son fils Saïf al Islam, poursuivis pour crimes de guerre par la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye. On ignore s'il se trouvait sur place au moment de l'attaque.

Par ailleurs, le frère du porte-parole du gouvernement Moussa Ibrahim aurait été tué à Zaouïah. Selon Tripoli, il a été victime d'un tir d'un hélicoptère de l'Otan.

A Genève, l'Organisation internationale pour les migrations a annoncé qu'elle allait organiser dans les prochains jours une opération d'évacuation de milliers d'étrangers bloqués à Tripoli, en majorité des Egyptiens.

"L'OIM se prépare à évacuer un nombre croissant de migrants se trouvant dans la capitale libyenne, qui sont bloqués à cause des combats sur le front de l'ouest, se retrouvent dans une position de plus en plus vulnérable et veulent désormais partir", a déclaré la porte-parole de l'organisation, Jemini Pandya.

"Nous avons une fenêtre très limitée dans le temps pour mener cette opération, en raison des combats", a-t-elle ajouté.

Depuis le début de l'insurrection, il y a six mois, plus de 600.000 étrangers ont quitté la Libye.

Entre un million et demi et deux millions et demi d'étrangers vivaient en Libye avant le début de la guerre civile. La plupart sont des travailleurs venus du reste de l'Afrique ou bien d'Asie.

Avec Missy Ryan à Tripoli, Robert Birsel à Benghazi, Stephanie Nebehay à Genève, Ulf Laessing à Gariane, Souhail Karam à Rabat; Guy Kerivel pour le service français