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Les proches des victimes du 11-Septembre peuvent désormais poursuivre l'Arabie saoudite

Barack Obama, président américain.

Barack Obama, président américain. - SAUL LOEB / AFP

Le Congrès américain a rejeté à une large majorité mercredi un veto de Barack Obama sur une loi autorisant les familles de victimes du 11-Septembre à poursuivre Ryad.

Le président américain, Barack Obama, a fait usage de son droit de veto 12 fois lors de ses deux mandats mais c'est la première fois que celui-ci est repoussé par les parlementaires. Les élus du Congrès ont infligé un sérieux camouflet au président en rejetant son veto sur une loi autorisant les familles des victimes à poursuivre l'Arabie saoudite. Pour rappel, 19 des terroristes du 11-Septembre, qui ont provoqué la mort de 3.000 victimes, étaient des ressortissants saoudiens.

Dans un premier temps, le Sénat a voté à 97 voix pour entraver le veto, contre une seule voix soutenant l'initiative de Barack Obama, celle de Harry Reid, chef de la minorité démocrate à la chambre haute. Les élus de la Chambre des représentants se sont ensuite prononcés à 348 voix pour rejeter le veto et 77 voix soutenant le chef de l'Etat.

De graves implications sur la sécurité nationale

Barack Obama juge que le texte affaiblirait le principe d'immunité qui protège les Etats - et donc leurs diplomates - de poursuites judiciaires et risquerait, par un effet boomerang, d'exposer les Etats-Unis à des poursuites devant divers tribunaux à travers le monde.

Ce texte "ne protégera pas les Américains d'attaques terroristes et n'améliorera pas non plus l'efficacité de notre réponse en cas de telles attaques", avait-il mis en garde Obama dans une lettre adressée aux chefs démocrates et républicains du Sénat. En vain.

Le directeur de la CIA John Brennan a aussi fait part de sa forte opposition au texte: celui-ci "aura de graves implications sur la sécurité nationale des Etats-Unis", et aura des conséquences pour "les employés du gouvernement qui travaillent à l'étranger pour leur pays".

Un texte très mal accueilli par les monarchies du Golfe

De leur côté, les défenseurs du Justice Against Sponsors of Terrorism Act (Jaste) ont insisté sur la nécessité pour les proches de victimes de pouvoir réclamer justice. Ils estiment que la position de l'administration Obama est avant tout liée à la crainte de provoquer la colère de Ryad.

La loi a d'ores et déjà provoqué une levée de boucliers dans les monarchies du Golfe qui entretiennent des relations tendues avec l'administration Obama à qui elles reprochent, entre autres, d'avoir réintégré l'Iran, grand rival chiite, dans le jeu diplomatique.

Mathilde Joris avec AFP