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« Les pirates nous ont tiré dessus au lance-roquettes »

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Au large de la Somalie, un thonier français a été attaqué ce week-end par des pirates, réussissant à leur échapper. Témoignage du capitaine.

Le ministre de la Pêche Michel Barnier souhaite une réunion interministérielle d'urgence pour trouver des solutions pour sécuriser les eaux de l'Océan Indien où les attaques se multiplient contre des navires de pêche. Samedi matin, un thonier français a été attaqué par des pirates somaliens. Les pirates, à bord de deux navettes rapides, ont tiré à la kalashnikov, mais surtout au lance-roquettes. Trois ou quatre roquettes ont été tirées, dont l'une a atterri sur le bateau sans exploser.

Les pêcheurs se trouvaient pourtant bien au large de la Somalie, à plus de 420 milles, environ 800 kilomètres des côtes. Dimanche soir, les pêcheurs sont rentrés dans leur port d'attache situé aux Seychelles. Ils sont sains et saufs mais en sont quitte pour une belle frayeur, comme le raconte Patrick Héliès, le patron du « Drennec », qui était à la barre pour échapper aux pirates : « On a eu très peur. Quand ils tirent à la roquette, ça fait un vacarme énorme, on entend la roquette partir. Si une des roquettes avait explosé sur le bateau, il y aurait eu des gros dégâts. Quand ils ont commencé à nous tirer dessus, on s'est planqué et on essayait de mettre la barre à droite et à gauche pour les éviter, pour essayer de « donner des coups de cul » au bateau avec la houle pour qu'ils soient projetés des deux côtés du bateau, pour qu'ils ne puissent pas embarquer. On était planqués, à genoux, quand ils tiraient. On a retrouvé une roquette qui n'avait pas explosé. A un moment on a senti une vibration au niveau du bateau, alors on ne sait pas s'ils ne nous ont pas touchés sous la flottaison, s'il n'y a pas une roquette qui a explosé à deux ou trois mètres de la coque ».

Les professionnels de la pêche demandent l'aide de l'armée pour sécuriser cette zone riche en poissons mais particulièrement dangereuse. Michel Goujon, le président d'Orthongel, une organisation de producteurs de thon basée à Concarneau (Finistère), estime que « une présence militaire, un navire français ou espagnol à tour de rôle, permettrait aux pêcheurs de continuer leur activité. On parle de gens qui sont armés, qui tirent à la roquette sur les bateaux. S'ils voient des navires militaires à proximité, on peut imaginer qu'ils ne vont pas attaquer ».

La rédaction et Sébastien Gilles