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Les pertes "irréparables" du musée national de Rio lors de l'incendie

Le musée en flammes.

Le musée en flammes. - Carl DE SOUZA / AFP

Dimanche soir, les flammes ont dévasté le Musée national de Rio de Janeiro. Parmi les pertes, on compte notamment un crâne humain vieux de 11.000 ans.

Dimanche soir, flambait le Musée national de Rio de Janeiro et ses inestimables collections d'histoire naturelle et anthropologique. L'incendie, qui a outrepassé les forces des pompiers, aura des conséquences "irréparables", selon le qualificatif employé par l'un des membres de l'administration du musée. Le préjudice est "trop grand" pour être mesuré, a déclaré pour sa part le président brésilien, Michel Temer, évoquant un "jour tragique" pour son pays. Une autre grande figure du Brésil, le footballeur Neymar, a pris les mêmes accents sur Instagram: "Quelle tristesse que ce qui s'est passé au Musée national de Rio de Janeiro... C'est comme si une part de moi, de chaque Brésilien, avait aussi brûlé. Une tragédie !!!".

La seconde mort de "Luiza" 

On en sait déjà un peu plus sur la nature des pièces consumées par les flammes. Ainsi, le crâne de "Luiza", nom donné à cette femme morte sur le territoire brésilien il y a 11.000 ans, n'a pas réchappé au feu. Parmi les autres clous du patrimoine brésilien qui ont été plongé dans cet enfer, on compte notamment la météorite la plus grande jamais découverte au Brésil, comme l'a relevé CNN dans une vidéo parue sur son site. 

Le patrimoine du musée national faisait d'abord la part belle à son sol et à l'Amérique latine, comme l'a montré le New York Times. Il comportait ainsi un panel, vieux de 200 ans, de spécimens ornithologiques locaux, ou encore des ouvrages de populations indigènes ou des accessoires de mariage inca. Mais le musée ne s'arrêtait pas aux seuls contours de l'Amérique latine. On pouvait ainsi voir, entre ses murs aujourd'hui noircis, une impressionnante collection gréco-romaines.

Un lieu chargé d'histoire 

L'institution était aussi très bien pourvue côté égyptologie. Outre les amulettes, urnes funéraires, vases et statues, l'endroit présentait également un sarcophage du XIe siècle avant Jésus-Christ, la momie d'une jeune fille morte 1.500 avant la naissance de ce dernier et même un chat pareillement embaumé. On ignore encore l'ampleur exacte de ce désastre culturel cependant Sergio Kugland De Azevedo, un ancien directeur du Musée national, a affirmé devant les caméras sa certitude qu"on ne pourrait jamais récupérer" les composantes de cet ensemble unique au monde. 

L'incendie a ravagé, de plus, un lieu en lui-même chargé d'histoire. Ce gigantesque édifice d'une surface de 13.000 m2 était un ancien palais de la famille royale portugaise, les Bragance, gouvernant alors le Brésil en tant que puissance coloniale, transformé en musée en 1818 par la volonté du roi du Portugal Jean VI. 

Robin Verner