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Les observateurs de l'Onu pénètrent à Mazraat al Qoubir

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BEYROUTH (Reuters) - Des observateurs des Nations unies sont entrés vendredi dans le village de Mazraat al Qoubir, où selon l'opposition 78 civils...

BEYROUTH (Reuters) - Des observateurs des Nations unies sont entrés vendredi dans le village de Mazraat al Qoubir, où selon l'opposition 78 civils ont été massacrés mercredi par l'armée et des miliciens pro-Assad, a-t-on appris de source proche de l'Onu.

Les "bérets bleus" de la Mission de supervision de l'Onu en Syrie (Misnus) cherchaient depuis jeudi à atteindre ce hameau d'environ 150 habitants situé à une vingtaine de km au nord-ouest de Hama, dans le centre de la Syrie.

Un correspondant de la BBC, Paul Danahar, qui accompagnait les observateurs de l'Onu, a témoigné sur son compte Twitter.

"Juste devant moi, je vois un morceau de cervelle, plus loin, une flaque de sang séché (...) Les deux maisons au sommet de la colline de Mazraat al Qoubir ont été en grande partie dévorées par les flammes. On sent encore l'odeur de chair brûlée", écrit-il.

"A l'intérieur des bâtiments, les hommes de l'Onu n'ont pas encore retrouvé de corps."

Le gouvernement syrien a condamné le massacre, de même que celui de Houla, près de Homs, qui a fait 108 morts dont 49 enfants le 25 mai, et a mis en cause des "bandes terroristes".

La télévision publique syrienne a interviewé plusieurs personnes présentées comme des habitants du village, le visage couvert, qui ont affirmé qu'un demi-millier de rebelles avaient attaqué la localité. "Ils ont massacré les hommes, les femmes et les enfants, c'est horrible", a dit une femme.

La communauté internationale a condamné ce massacre. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, s'est dit "choqué et écoeuré". Dénonçant une "barbarie indicible", il a une nouvelle fois enjoint au président Bachar al Assad d'appliquer immédiatement le plan de paix en six points préparé par Kofi Annan.

Selon l'opposition syrienne, qui a diffusé sur internet des images de corps ensanglantés ou calcinés, une quarantaine de femmes et d'enfants figurent parmi les victimes du massacre de Mazraat al Qoubir.

Interrogé par téléphone, un habitant du village, qui a échappé au massacre en se cachant dans un bois d'oliviers, a accusé l'armée syrienne et les miliciens "chabiha" d'être responsables de la tuerie.

Ban Ki-moon a évoqué jeudi un danger "imminent" de guerre civile en Syrie, tandis que l'émissaire international Kofi Annan se prononçait pour une pression accrue sur Damas pour mettre fin à quinze mois de violences.

Selon des diplomates occidentaux au Conseil de Sécurité, le message de Kofi Annan et de Ban Ki-moon aux Nations unies a été clair : il est temps de frapper le gouvernement du président Assad par des sanctions.

Erika Solomon, Jean-Loup Fiévet et Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser