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Les Hongrois construisent une digue contre les boues toxiques

La construction d'une digue a débuté afin de protéger le village de Kolontar, dans l'ouest de la Hongrie, ainsi que les cours d'eau voisins d'une nouvelle coulée de boues rouges toxiques qui menacent de s'échapper d'un réservoir d'une usine d'aluminium do

La construction d'une digue a débuté afin de protéger le village de Kolontar, dans l'ouest de la Hongrie, ainsi que les cours d'eau voisins d'une nouvelle coulée de boues rouges toxiques qui menacent de s'échapper d'un réservoir d'une usine d'aluminium do - -

par Gergely Szakacs BUDAPEST (Reuters) - Des ouvriers s'employaient dimanche à construire une digue afin de protéger le village de Kolontar et les...

par Gergely Szakacs

BUDAPEST (Reuters) - Des ouvriers s'employaient dimanche à construire une digue afin de protéger le village de Kolontar et les cours d'eau voisins d'une nouvelle coulée de boues rouges toxiques qui menacent de s'échapper d'un réservoir dont les fissures se sont élargies.

Un million de m3 de boues provenant d'une usine d'aluminium ont inondé lundi dernier des villages de la région, faisant sept morts et 123 blessés et polluant des cours d'eau, dont un affluent du Danube.

Kolontar a été évacué samedi après l'apparition de fissures dans la paroi nord du bassin de rétention.

Déchet résultant de la production d'aluminium, la boue rouge est une substance épaisse, fortement alcaline, qui a un effet caustique sur la peau. Elle contient des métaux lourds tels que le plomb et est légèrement radioactive. L'inhalation des poussières de boue rouge peut causer un cancer du poumon.

Le secrétaire d'Etat à l'Environnement, Zoltan Illes, a déclaré dimanche que la fissure longue de 25 mètres s'était légèrement élargie au cours de la nuit et qu'il ne paraissait plus possible de réparer le réservoir.

La paroi nord pourrait s'effondrer "d'ici un jour ou une semaine", a-t-il dit.

Gyorgyi Tottos, porte-parole de l'équipe de secours, a déclaré à Reuters que les autorités espéraient terminer d'ici trois jours une digue de cinq à sept mètres de haut et de 600 mètres de long, capable de contenir les 500.000 m3 de boues rouges que contient encore le bassin de rétention.

"C'est une course contre la montre car on prévoit du beau temps dans les prochains jours, mais après viendra la pluie. Si nous pouvons avoir terminé le barrage avant l'arrivée de la pluie, tout ira bien", a-t-elle dit.

EMPLOIS MENACÉS

Elle a ajouté que la boue encore présente dans le réservoir était plus épaisse que celle qui s'est écoulée lundi dernier et qu'en cas de nouvelle coulée, les autorités s'attendaient à ce que sa propagation soit plus lente et plus limitée.

Tibor Dobson, un autre porte-parole des secours, a précisé que le nombre de personnes évacuées de Kolontar, la localité la plus proche du réservoir, était passé dans la nuit à un millier.

La ville voisine de Devecser, qui compte 5.400 habitants, restait en état d'alerte. L'armée a dépêché dans la ville 319 soldats et 127 véhicules de transport et cinq trains sont prêts au cas où une évacuation serait nécessaire.

Dobson a précisé qu'entre 400 et 500 personnes avaient décidé de quitter la ville mais qu'à ce stade, une évacuation était peu probable.

Le Premier ministre Viktor Orban informera lundi le Parlement des conclusions d'une enquête et il a promis "les conséquences les plus sévères possibles" pour qu'une telle catastrophe ne se reproduise pas.

Le ministère de l'Intérieur annonce par ailleurs sur son site internet que des échantillons prélevés dimanche montrent que les niveaux d'alcalinité du Danube et des petits cours d'eau affectés par la coulée de boue de lundi sont revenus à la normale.

Orban a déclaré que le gouvernement ne déciderait pas avant lundi si Mart Zrt., l'entreprise propriétaire du réservoir endommagé, pourrait reprendre sa production.

Dans un communiqué publié dimanche, MAL écrit: "Si l'usine d'aluminium ne peut reprendre sa production d'ici un ou deux jours, les dégâts techniques et technologiques pourraient atteindre une ampleur qui pourrait rendre la production impossible à long terme.

"Cela peut entraîner une perte de marchés d'une ampleur mettant en question la viabilité de l'usine".

Selon l'agence MTI, Tamas Szekely, président du syndicat de l'industrie chimique hongroise, a déclaré que fermer l'usine d'Ajka mettrait en péril le gagne-pain de 10.000 personnes dont l'emploi dépend directement ou indirectement de l'usine.

Nicole Dupont pour le service français