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Les Grecs en grève contre l'austérité

Pour la troisième journée de grève générale depuis le début de l'année, salariés des secteurs public et privé ont manifesté mercredi en Grèce contre le plan d'austérité négocié par le gouvernement en échange de dizaines de milliards d'euros d'aide interna

Pour la troisième journée de grève générale depuis le début de l'année, salariés des secteurs public et privé ont manifesté mercredi en Grèce contre le plan d'austérité négocié par le gouvernement en échange de dizaines de milliards d'euros d'aide interna - -

Pour la 3e journée de grève générale depuis le début de l'année, salariés des secteurs public et privé manifestent ce mercredi en Grèce contre le plan d'austérité négocié par le gouvernement.

par Renee Maltezou et Ingrid Melander

ATHENES (Reuters) - Pour la troisième journée de grève générale depuis le début de l'année, salariés des secteurs public et privé ont manifesté mercredi en Grèce contre le plan d'austérité négocié par le gouvernement en échange de dizaines de milliards d'euros d'aide internationale.

La centrale syndicale Adedy, qui représente la fonction publique et avait appelé à un arrêt total de l'activité pour mardi et mercredi, a été rejointe par le GSEE, principal syndicat du privé, afin de dénoncer les projets gouvernementaux en vue d'économiser 30 milliards d'euros.

Les aéroports du pays étaient fermés, les transports publics tournaient au ralenti et seul un service minimum était assuré dans les hôpitaux.

Mardi, 4.000 fonctionnaires avaient manifesté devant le parlement à Athènes.

Les employés du secteur public devaient recevoir dans la journée de mercredi le renfort des salariés du privé, pour la plus importante manifestation dans le pays depuis début mars, quand 20.000 personnes avaient défilé dans les rues de la capitale.

Si les sondages montrent qu'une majorité de la population est opposée aux mesures d'austérité préparées par le gouvernement, jusqu'ici les manifestations ont été assez limitées et généralement pacifiques.

"UN MESSAGE AUX PEUPLES D'EUROPE"

"Par cette grève, nous poursuivons notre combat contre des mesures aussi dures qu'injustes, qui frappent les travailleurs, les retraités et les chômeurs", a déclaré à Reuters le président du GSEE, Yannios Panagopoulos.

"C'est aussi un message aux peuples d'Europe, car ce qui a commencé en Grèce se produira bientôt ailleurs, l'Europe s'étant montrée incapable de faire face à cette crise", a-t-il ajouté.

Evgenia Kavoura, une comptable de 52 ans interrogée dans la rue, veut croire en un changement.

"Tout ce que je peux espérer, c'est que cette grève permettra de changer quelque chose", dit-elle. "On serait prêt à renoncer à nos primes si nous étions sûrs que c'est la dernière chose qu'ils nous demandent, si nous étions sûrs que les politiciens nous rendent un jour l'argent qu'ils nous ont volé."

Les marchés financiers mondiaux ont chuté ces derniers jours face aux craintes que le plan de sauvetage préparé par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour la Grèce ne suffise pas à sauver le pays de la faillite.

L'éventualité qu'un scénario "à la grecque" se produise dans des pays comme l'Espagne ou le Portugal a également pesé sur les marchés.

Athènes a promis aux pays de la zone euro et au FMI une politique de gel des salaires et de réduction des montants des retraites en échange du plan d'aide, qui s'élève à 110 milliards d'euros sur trois ans.

Parmi les mesures annoncées figurent une hausse de la TVA, qui passera de 21 à 23%, une augmentation de 10% des taxes sur les carburants, l'alcool et le tabac, et un gel des salaires et retraites du secteur public.

Les sondages traduisent une colère croissante de l'opinion publique. L'homme de la rue estime avoir à payer seul le prix de la crise alors que la corruption et l'évasion fiscale restent impunies.

Guy Kerivel pour le service français, édité par Gilles Trequesser