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Les Français progressent prudemment vers le nord du Mali

Militaires français à Niono, au Mali. Des colonnes de blindés français progressaient dimanche vers Diabali, ville du centre de Mali qui aurait été abandonnée par les rebelles djihadistes après plusieurs jours de bombardements aériens. /Photo prise le 20 j

Militaires français à Niono, au Mali. Des colonnes de blindés français progressaient dimanche vers Diabali, ville du centre de Mali qui aurait été abandonnée par les rebelles djihadistes après plusieurs jours de bombardements aériens. /Photo prise le 20 j - -

par Bate Felix NIONO, Mali (Reuters) - Des colonnes de blindés français progressaient dimanche vers Diabali, ville du centre de Mali qui aurait été...

par Bate Felix

NIONO, Mali (Reuters) - Des colonnes de blindés français progressaient dimanche vers Diabali, ville du centre de Mali qui aurait été abandonnée par les rebelles djihadistes après plusieurs jours de bombardements aériens.

L'avance se fait avec prudence car des islamistes se cacheraient au milieu de la population dans l'espoir de préparer une contre-offensive.

La télévision malienne a montré les carcasses carbonisées de plusieurs véhicules utilisés par les rebelles, des pick-up blancs, parfois équipés d'armes lourdes, abandonnés dans les rues de Diabali, prise le 14 janvier par les islamistes et que les troupes gouvernementales maliennes n'auraient toujours pas réoccupée.

Le centre de commandement opérationnel des forces maliennes et françaises est installé dans la ville voisine de Niono, à 300 km au nord-est de la capitale Bamako.

"Notre principale préoccupation, c'est de savoir si une partie de la population a rejoint les rangs des djihadistes", dit le colonel Seydou Sogoba, qui commande les troupes maliennes dans la région.

"La guerre contre les islamistes n'est pas une chose facile car ils savent se mêler à la population locale", ajoute-t-il.

Selon lui, des djihadistes se sont rasé la barbe et ont troqué leurs "boubous" traditionnels pour des jeans afin de se fondre dans la population.

A Niono, une vingtaine de véhicules blindés de l'armée française stationnaient dans un champ près du bâtiment de la préfecture de région. A côté, des soldats nettoyaient leurs armes en discutant. D'autres se dirigeaient vers un magasin pour acheter des téléphones portables ou des vivres, en prévision de leur départ vers le nord.

DÉPLOIEMENT DIFFICILE DE LA MISMA

A Paris, le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a affirmé que la France resterait en première ligne jusqu'à l'intervention de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force ouest-africaine, dans quelques semaines.

Il a précisé que la Russie avait proposé à la France d'acheminer des troupes ou du matériel français au Mali.

Laurent Fabius a souligné que la devrait compter 5.500 soldats africains, et plus seulement 3.000. "C'est plus qu'avant, car les Tchadiens se sont engagés", a-t-il expliqué.

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a précisé dimanche soir que des attaques aériennes avaient été menées ces derniers jours dans les régions de Tombouctou et de Gao, tenues par les islamistes et qu'elles se poursuivraient.

Il a ajouté que les forces maliennes n'avaient toujours pas repris Diabali mais qu'il s'attendait à des "nouvelles positives" dans les heures qui viennent.

"A l'heure où je vous parle, la ville elle-même n'est pas reprise (...) L'évolution va être positive dans les heures qui viennent", a-t-il dit.

En revanche, les forces françaises et maliennes ont repris aux islamistes le contrôle de Konna, verrou stratégique dans le centre du pays.

Comme son collègue des Affaires étrangères Laurent Fabius, il a souligné qu'il appartiendrait à la Misma de reprendre Tombouctou, mais que l'armée française pourrait intervenir en appui.

Le déploiement de la Misma ne va pas sans poser de difficultés, dit-on de source diplomatique. Ainsi, les 500 soldats sénégalais qui doivent se rendre au Mali manquent de munitions pour leur artillerie.

Le président tchadien Idriss Déby, qui visitait 600 de ses soldats en attente au Niger, a promis de tout faire pour que le plus possible de militaires africains soient envoyés au Mali. Il s'est engagé à envoyer au total 2.000 militaires tchadiens sur place.

Avec Abdoualye Massalatchi à Niamey et Gérard Bon à Paris; Guy Kerivel pour le service français