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Les forces syriennes combattent les rebelles à Damas et Alep

A Irbin, dans la banlieue de Damas, après un bombardement samedi. Les forces de Bachar al Assad ont poursuivi samedi soir leur contre-offensive à Damas tout en essayant de reprendre aux insurgés un quartier d'Alep, nouveau front dans la bataille entre le

A Irbin, dans la banlieue de Damas, après un bombardement samedi. Les forces de Bachar al Assad ont poursuivi samedi soir leur contre-offensive à Damas tout en essayant de reprendre aux insurgés un quartier d'Alep, nouveau front dans la bataille entre le - -

par Dominic Evans et Khaled Yacoub Oweis BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - Les forces de Bachar al Assad ont poursuivi samedi soir leur contre-offensive à...

par Dominic Evans et Khaled Yacoub Oweis

BEYROUTH/AMMAN (Reuters) - Les forces de Bachar al Assad ont poursuivi samedi soir leur contre-offensive à Damas tout en essayant de reprendre aux insurgés un quartier d'Alep, nouveau front dans la bataille entre le régime syrien et ses adversaires.

Appuyées par des blindés et des hélicoptères, les forces gouvernementales ont visé des poches tenues par des rebelles légèrement armés à Damas, théâtre depuis une semaine d'une offensive des insurgés pour tenter de renverser le régime Assad après 16 mois de soulèvement.

Selon des habitants, le fracas des bombardements était si intense samedi soir qu'il était impossible de distinguer le son du canon marquant traditionnellement la fin du jeûne quotidien durant le mois du ramadan.

Des hélicoptères ont fait des dizaines de victimes en ouvrant le feu sur un quartier proche du faubourg de Sayida Zeinab, dans le sud de Damas, ont affirmé des opposants, sans fournir de plus amples détails.

"Tandis que les combats font toujours rage, notamment à Damas, les personnes s'enfuient de chez elles pour chercher refuge dans des zones plus sûres", écrit le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans un communiqué.

"Les habitants de Damas se sentent en insécurité depuis des semaines, mais la situation s'est encore aggravée depuis le début de cette semaine", ajoute le CICR, selon lequel plus de 18.000 personnes ont fui vers le Liban au cours des deux derniers jours.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), organe de l'opposition basé en Grande-Bretagne, a fait état de 140 morts, dont 43 soldats, durant la journée de samedi en Syrie. La plupart de ces décès ont été recensés dans la province de Homs, épicentre de la contestation au régime de la famille Assad, au pouvoir depuis 1970.

S'exprimant sous le sceau de l'anonymat, un diplomate occidental a déclaré que Bachar Al Assad était en train de concentrer ses forces à Damas pour tenter de garder le contrôle de la capitale. Ce diplomate a comparé le président syrien, ophtalmologiste de formation, à un médecin "renonçant aux membres du patient pour en sauver les organes".

FILES D'ATTENTE

A Damas, la plupart des commerces étaient fermés et peu de voitures circulaient, un peu plus toutefois que lors des jours précédents. Certains barrages de police, abandonnés durant la semaine, étaient de nouveau occupés.

La plupart des stations service de la capitale sont à sec et de longues files d'attente se forment devant celles qui sont toujours ouvertes. Les habitants signalent aussi de longues files d'attente devant les boulangeries.

Les forces gouvernementales ont lancé une vaste contre-offensive à Damas après l'attentat de mercredi qui a coûté la vie à quatre des principaux responsables de la sécurité du régime.

Au cours de la semaine écoulée, les insurgés ont en outre pris le contrôle de trois postes frontières avec l'Irak et la Turquie. Un quatrième, Yaroubiya, situé dans le nord-est kurde de la Syrie, est tombé samedi, a-t-on appris de source proche des services de sécurité irakiens.

A Alep, plus grande ville de Syrie dans le nord du pays, des centaines de familles ont fui samedi des quartiers résidentiels après l'intervention de l'armée dans le quartier de Saladine, tenu par les rebelles depuis deux jours.

Des combats ont aussi été signalés dans le faubourg populaire et densément peuplé de Sakhour.

"Le bruit des bombardements est incessant depuis la nuit dernière. Pour la première fois, on a l'impression qu'Alep est devenue un champ de bataille", a dit une habitante refusant d'être identifiée, interrogée au téléphone.

Face à la poursuite des violences, le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, a annoncé samedi l'envoi en Syrie de son sous-secrétaire chargé des opérations de maintien de la paix, le diplomate français Hervé Ladsous, afin de rendre compte de la situation sur le terrain. Hervé Ladsous sera accompagné du principal conseiller militaire de Ban Ki-moon, le général sénégalais Babacar Gaye.

La volonté des pays occidentaux de menacer le régime syrien de sanctions s'est une nouvelle fois heurtée jeudi à un veto de la Russie et de la Chine au Conseil de sécurité de l'Onu.

Malgré ce blocage, Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, a lancé samedi un appel à la constitution d'un gouvernement provisoire par l'opposition syrienne afin de "prendre les commandes du pays" à la place de Bachar al Assad.

Bertrand Boucey pour le service français