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Les forces syriennes bouclent la ville de Banias

LA VILLE SYRIENNE DE BANIAS BOUCLÉE PAR LES FORCES DE SÉCURITÉ

LA VILLE SYRIENNE DE BANIAS BOUCLÉE PAR LES FORCES DE SÉCURITÉ - -

par Khaled Yacoub Oweis AMMAN (Reuters) - Les forces de sécurité syriennes ont bouclé dans la nuit de dimanche à lundi les accès à la ville de...

par Khaled Yacoub Oweis

AMMAN (Reuters) - Les forces de sécurité syriennes ont bouclé dans la nuit de dimanche à lundi les accès à la ville de Banias, théâtre de meurtres à caractère religieux imputés à des miliciens partisans de Bachar al Assad, ont rapporté des témoins lundi.

Après des manifestations en faveur de la démocratie vendredi et samedi dans cette ville majoritairement sunnite sur les rives de la Méditerranée, des miliciens issus de la minorité alaouite, baptisés des "chabbiha", circulant en voitures ont tiré à l'arme automatique sur des habitants.

Au moins trois personnes ont été tuées, a déclaré à Reuters un militant des droits de l'homme présent à Banias.

Bachar al Assad est lui-même alaouite.

Un autre militant des droits de l'homme a déclaré que les routes menant à Banias étaient bloquées.

"Nous avons essayé de rejoindre Banias à partir de l'autoroute longeant la côte mais la police secrète bloquait la sortie principale et forçait les voitures à faire demi-tour. Les routes voisines étaient également bloquées", a-t-il dit.

Citant une source autorisée, l'agence de presse officielle Sana a pour sa part rapporté qu'un groupe armé avait tendu dimanche une embuscade à une patrouille de l'armée syrienne sur l'autoroute entre Lattaquié et Tartous près de Banias, tuant neuf soldats.

Onze ans après son accession au pouvoir, le président Assad est confronté à un mouvement de contestation sans précédent dans l'histoire moderne de la Syrie où l'état d'urgence est en vigueur depuis le coup d'Etat orchestré par le parti Baas en 1963.

CHARS

Au moins 90 personnes sont mortes depuis le début en mars des manifestations, parties de Deraa, dans le sud de la Syrie.

Alors que le mouvement de contestation se poursuit pour une quatrième semaine consécutive à travers le pays, les forces de sécurité syriennes se sont déployées samedi soir à bord de chars près de la raffinerie de Banias, près du quartier alaouite de Koussour.

Des coups de feu ont été entendus dimanche en divers endroits de la ville et un défenseur des droits de l'homme à Banias a déclaré à Reuters qu'au moins trois civils avaient été tués par des chabbiha.

"Ils sont venus des montagnes voisines. Les habitants de Banias savent qu'il s'agit de voyous agissant sur ordres et que des divisions confessionnelles conduiraient à des destructions pour tout le monde", a dit ce défenseur des droits de l'homme, selon lequel des sunnites comme des alaouites ont participé aux dernières manifestations en faveur de changements démocratiques à Banias.

"Les rues de la ville se sont vidées après ces meurtres. Les gens ont peur. Les chabbiha tirent de manière aveugle et on peut voir les impacts de balles sur les bâtiments", a-t-il ajouté.

Selon un médecin et un professeur d'université, ces chabbiha ont notamment attaqué un groupe de personnes gardant la mosquée sunnite Abou Bakr al Siddiq.

"Quatre personnes ont été touchées aux pieds et aux jambes. Une cinquième personne a subi des blessures plus graves, une balle d'AK-47 ayant pénétré dans le côté gauche de sa poitrine", a dit ce médecin, qui se trouvait sur les lieux au moment des faits.

"Banias est une ville de 50.000 personnes. Nous nous connaissons tous et nous le saurions s'il y avait des agents infiltrés", a dit le professeur d'université.

Guy Kerivel et Bertrand Boucey pour le service français