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Les étudiants britanniques promettent de poursuivre leur lutte

Cabine téléphonique endommagée à proximité de Big Ben, à Londres, après des heurts entre manifestants et policiers jeudi. Les étudiants britanniques ont promis vendredi de poursuivre leur mouvement de contestation contre la hausse des frais universitaires

Cabine téléphonique endommagée à proximité de Big Ben, à Londres, après des heurts entre manifestants et policiers jeudi. Les étudiants britanniques ont promis vendredi de poursuivre leur mouvement de contestation contre la hausse des frais universitaires - -

par Adrian Croft et Michael Holden LONDRES (Reuters) - Les étudiants britanniques ont promis vendredi de poursuivre leur mouvement de contestation...

par Adrian Croft et Michael Holden

LONDRES (Reuters) - Les étudiants britanniques ont promis vendredi de poursuivre leur mouvement de contestation contre la hausse des frais universitaires, malgré le vote la veille de la réforme qui suscite leur colère.

Des dizaines de milliers de protestataires, selon la police, ont défilé jeudi dans les rues de Londres qui ont été le théâtre de violents incidents, les pires depuis les émeutes de 1990 contre le projet d'impôt local ('poll tax') dont le rejet avait contribué à la chute de Margaret Thatcher. Huit policiers et 13 manifestants ont été blessés, a déclaré la police.

Le Premier ministre conservateur, David Cameron, s'est dit particulièrement choqué par le fait que des opposants à la réforme s'en prennent à la voiture du prince Charles et de son épouse Camilla Parker-Bowles.

Leur limousine a été touchée par des jets de peinture près d'Oxford Circus, un quartier animé du centre de la capitale. L'héritier de la couronne et la duchesse de Cornouailles n'ont pas été blessés mais en ont été quittes pour une grosse frayeur.

Le chef de la police londonienne, Paul Stephenson, "examinera ce qui s'est passé dans les rues de Londres et en particulier ce qui est arrivé au prince Charles", a déclaré David Cameron. "Nous devons tirer les leçons de cet incident très regrettable."

Le Premier ministre a estimé qu'un grand nombre de manifestants étaient venus pour casser et détruire des biens et qu'ils seraient redevables devant la loi. Trente-quatre personnes ont été interpellées, selon la police.

TIRAILLEMENTS

Paul Stephenson a déclaré que le parcours de la limousine du couple royal avait été contrôlé quelques minutes avant son passage mais que la situation avait brusquement évolué.

"Les officiers chargés de la protection de ses Altesses royales ont fait preuve d'une réelle retenue. Certains d'entre eux étaient armés", a-t-il souligné.

Dai Davies, un ancien membre de l'escorte royale, a jugé l'incident plutôt embarrassant pour la police et s'est dit surpris qu'il n'y ait pas eu une meilleure coordination entre les forces de l'ordre.

Une porte-parole des étudiants, Clare Solomon, de l'université de London Union, a rejeté les troubles sur des provocateurs de la police.

Les manifestations, a-t-elle dit à la BBC, "continueront si le gouvernement continue de couper dans l'éducation, mais aussi dans les services publics, du logement aux retraites".

Le vote de la réforme, qui permet aux universités de tripler leurs frais d'inscription, actuellement plafonnés à 3.290 livres par an (3.750 euros environ), s'inscrit dans un ensemble de mesures d'austérité destinées à combler des déficits records.

Il a été acquis à une majorité de 21 voix, mais 27 députés de la coalition au pouvoir ont voté contre et une poignée d'autres se sont abstenus, révélant des tiraillements au sein de l'alliance au pouvoir.

Une rupture de la coalition entre conservateurs et libéraux démocrates, forgée après les élections législatives du mois de mai, est peu probable mais les mois à venir ne s'annoncent pas de tout repos pour le vice-Premier ministre et patron des Lib Dems, Nick Clegg, qui s'était engagé pendant la campagne électorale à supprimer les frais universitaires.

Après le vote de la Chambre des communes, Stephanie Jones, une étudiante de 17 ans, déclarait à Reuters son intention de poursuivre la lutte. "On ne s'arrêtera pas. Les manifestations vont se durcir - plus d'action, plus de combat."

Jean-Stéphane Brosse pour le service français, édité par Gilles Trequesser