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Les etats-unis tiennent leurs délais de désengagement en irak

Troupes américaines quittant l'Irak pour le Koweit, lundi. Plus de sept ans après le renversement de Saddam Hussein, les dernières troupes de combat de l'armée américaine ont quitté l'Irak pour le Koweït, laissant dans le pays un contingent de 56.000 homm

Troupes américaines quittant l'Irak pour le Koweit, lundi. Plus de sept ans après le renversement de Saddam Hussein, les dernières troupes de combat de l'armée américaine ont quitté l'Irak pour le Koweït, laissant dans le pays un contingent de 56.000 homm - -

par Michael Christie BAGDAD (Reuters) - L'armée américaine respecte son calendrier de désengagement qui prévoit la réduction de ses effectifs en...

par Michael Christie

BAGDAD (Reuters) - L'armée américaine respecte son calendrier de désengagement qui prévoit la réduction de ses effectifs en Irak à 50.000 hommes d'ici au 31 août, date à laquelle prendra fin officiellement la mission de combat engagée en 2003 sous la présidence de George W. Bush.

La dernière brigade américaine classée comme unité de combat a formellement transféré ses responsabilités à des militaires irakiens le 7 août et se retire cette semaine. Mais le processus d'évacuation du pays par les troupes des Etats-Unis s'accomplit depuis un an par avion de transport et par convois routiers.

Un retrait complet doit intervenir fin 2011.

"Pour ce qui est de mon expérience personnelle, ça en valait la peine. Nous avons payé un prix énorme", a déclaré le sergent Christopher Hush, du premier bataillon du 116e régiment d'infanterie qui a été transféré au Koweït en début de semaine.

Des médias ont rapporté mercredi que les dernières troupes de combat avaient quitté l'Irak, mais des responsables ont noté que 56.000 soldats américains se trouvaient encore en Irak et qu'il restait donc des retraits à effectuer pour arriver à 50.000 soldats non combattants au 1er septembre.

On verra peu de changement sur le terrain après le 1er septembre, lorsque les six brigades restant en Irak deviendront des unités "de conseil et d'assistance", a dit le général Stephen Lanza, porte-parole de l'armée américaine en Irak.

La plupart des unités américaines ont entrepris depuis plus d'un an de passer à un rôle d'entraînement et d'assistance auprès de l'armée et de la police irakiennes. L'étape précédente avait été leur retrait des centres urbains le 30 juin 2009.

"CHANGEMENT DE MISSION"

Les troupes américaines ne sont plus autorisées à effectuer d'opérations unilatérales en Irak depuis un accord de sécurité bilatéral conclu en janvier 2009.

"Chaque soldat est un soldat combattant. Il s'agit d'un changement de mission. Cela ne change ni ce que nous sommes ni ce que nous faisons", a dit Lanza. "Vous ne verrez pas de très grands changements le 2 septembre."

Une grande partie du matériel de guerre et beaucoup de soldats quittant l'Irak sont redéployés en Afghanistan, où les forces de l'Otan combattent l'insurrection des taliban.

La fin des missions de combat américaines en Irak n'en marquera pas moins un tournant dans la guerre déclenchée en mars 2003 pour renverser le régime de Saddam Hussein, dont la longue dictature a été marquée par une guerre de huit ans avec l'Iran, l'invasion du Koweït, puis le déclin économique et l'isolement.

Plus de 4.400 soldats américains ont péri en sept ans et demi de guerre. Parallèlement, plus de 106.000 civils ont péri au cours d'affrontements entre la majorité chiite et la minorité sunnite qui dominait le pays du temps de Saddam Hussein.

Les actes de violence ont fortement diminué depuis les combats interethniques de 2006-2007, période où les effectifs américains ont atteint 170.000 hommes. Mais des rebelles islamistes sunnites continuent de lancer des attaques meurtrières et la situation demeure très fragile en Irak.

Les dirigeants du pays ont laissé sans réponses une série de questions politiques explosives comme les tensions entre majorité arabe et minorité kurde ou les perspectives de réconciliation des sunnites avec les chiites.

Ils n'ont pas réussi non plus à former un nouveau gouvernement cinq mois après des élections législatives qui n'ont produit aucun vainqueur incontestable.

Le président Barack Obama assure qu'il ne restera aucun membre de l'armée américaine en territoire irakien le 1er janvier 2012, même s'il se révèle d'ici là impossible pour Bagdad de mettre sur pied sa propre aviation et de protéger sans aide étrangère son intégrité territoriale.

La guerre d'Irak a duré plus longtemps que la guerre de Sécession américaine et que les deux conflits mondiaux du XXe siècle.

Pascal Liétout et Philippe Bas-Rabérin pour le service français