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Les Egyptiens se rendent aux urnes après cinq jours de violences

Dans un bureau de vote à Guizeh, dans les environs du Caire. Les Egyptiens retournent aux urnes mercredi pour le second tour de la deuxième phase des élections législatives, après cinq jours de violences au Caire qui ont assombri la transition démocratiqu

Dans un bureau de vote à Guizeh, dans les environs du Caire. Les Egyptiens retournent aux urnes mercredi pour le second tour de la deuxième phase des élections législatives, après cinq jours de violences au Caire qui ont assombri la transition démocratiqu - -

par Maha Dahan et Edmund Blair LE CAIRE (Reuters) - Les Egyptiens sont retournés aux urnes mercredi pour le second tour de la deuxième phase des...

par Maha Dahan et Edmund Blair

LE CAIRE (Reuters) - Les Egyptiens sont retournés aux urnes mercredi pour le second tour de la deuxième phase des élections législatives, après cinq jours de violences au Caire qui ont assombri la transition démocratique et suscité de vives critiques des Etats-Unis.

Pour la première fois en une semaine, la nuit a été calme place Tahrir, dans le centre du Caire, épicentre de la révolution qui a renversé Hosni Moubarak le 11 février dernier, et dans les rues alentour.

La veille, la police et l'armée avaient fait usage d'armes à feu et de gaz lacrymogènes pour déloger des manifestants, suscitant les protestations de Washington.

De sources médicales, on fait état de 13 personnes tuées et de centaines d'autres blessées dans les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre qui ont éclaté vendredi place Tahrir et dans les rues adjacentes menant au parlement et au siège du gouvernement.

Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de Moubarak, a prévenu que le retour à un régime civil aurait lieu comme prévu et qu'il céderait le pouvoir à un président élu d'ici juillet prochain.

Les électeurs sont appelés aux urnes dans neuf provinces du pays mercredi et jeudi dans le cadre du second tour de la deuxième phase des élections législatives.

"Si Dieu le veut, nous finirons la révolution du 25 janvier en renversant le conseil militaire", dit Mahmoud, un manifestant de 25 ans. Erian Saleeb, 64 ans, estime pour sa part, et à l'inverse, que les manifestations devraient s'arrêter "pour mettre un terme à cette violence jusqu'à la fin des élections et l'élection d'un président".

CHOQUÉS

Mais de nombreux Egyptiens restent choqués par l'image d'une femme traînée par des soldats avant d'être rouée de coups de matraque et de coups de pied.

Quelque 2.000 Egyptiennes vêtues de noir et encadrées par un service d'ordre masculin ont marché mardi sur la place Tahrir pour protester contre les agressions visant les femmes.

Dans un communiqué, le CSFA a présenté ses excuses, affirmant "respecter et apprécier les Egyptiennes et leurs droits de protester et de participer pleinement à la vie politique".

A Washington, Hillary Clinton a réagi vivement. "Des femmes sont battues et humiliées dans les rues mêmes où elles avaient risqué leur vie pour la révolution voici tout juste quelques mois", a déclaré la secrétaire d'Etat américaine, dans un discours lundi à l'université de Georgetown, à Washington.

Ses propos accentuent la pression sur l'armée égyptienne, mais des diplomates occidentaux jugent peu probable que les Etats-Unis utilisent l'aide militaire comme un levier politique.

Les Etats-Unis, qui tenaient l'Egypte pour un allié inébranlable sous la présidence d'Hosni Moubarak, fournissent au Caire une aide militaire annuelle de 1,3 milliard de dollars.

Les Frères musulmans, dont le parti Liberté et Justice arrive en tête de la première phase des élections devant les salafistes d'Al Nour et des libéraux, se sont montrés relativement discrets lors des manifestations.

La troisième phase des élections législatives se tiendra dans la première quinzaine de janvier et les élections à la chambre haute s'étaleront de fin janvier à début mars, avant l'élection présidentielle.

Le nouveau parlement aura comme première tâche de nommer les 100 membres de l'Assemblée chargée de rédiger une nouvelle Constitution définissant les pouvoirs du président, du parlement et peut-être ceux de l'armée dans la nouvelle Egypte.

Marine Pennetier pour le service français, édité par Gilles Trequesser