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Les deux anciens otages espagnols d'Aqmi ont regagné Barcelone

Albert Vilalta (à gauche) et Roque Pascual, les deux travailleurs humanitaires espagnols libérés par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont rentrés à Barcelone après neuf mois de captivité. /Photo prise le 24 août 2010/REUTERS/Albert Gea

Albert Vilalta (à gauche) et Roque Pascual, les deux travailleurs humanitaires espagnols libérés par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont rentrés à Barcelone après neuf mois de captivité. /Photo prise le 24 août 2010/REUTERS/Albert Gea - -

par Tracy Rucinski et Mathieu Bonkoungou MADRID/OUAGADOUGOU (Reuters) - Deux travailleurs humanitaires espagnols libérés par Al Qaïda au Maghreb...

par Tracy Rucinski et Mathieu Bonkoungou

MADRID/OUAGADOUGOU (Reuters) - Deux travailleurs humanitaires espagnols libérés par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) sont rentrés lundi soir à Barcelone après neuf mois de captivité.

Les deux hommes, membres du personnel de l'organisation Barcelona-Accio Solidario, avaient été enlevés en Mauritanie. Ils ont été conduits en hélicoptère à Ouagadougou, au Burkina Faso, avant d'embarquer à destination de l'Espagne.

Roque Pascual et Albert Vilalta sont arrivés vers 23h30 GMT à l'aéroport El Prat de l'agglomération catalane où ils ont été accueillis par des proches, amis et collègues, parmi lesquels Alicia Gamez, qui avait été enlevée en même temps qu'eux puis relâchée en mars dernier.

"C'est un grand jour pour Roque et moi. C'est vraiment un jour important pour nous, parce que nous avons été détenus pendant neuf mois dans des conditions difficiles mais que nous sommes libres aujourd'hui. Je suis très heureux", a déclaré Albert Vilalta devant la presse.

"Ils nous ont bien traités. Nous avons vécu comme eux, mangé comme eux, dormi comme eux. Mais c'était très dur en plein milieu du désert. Ils y sont habitués, mais pas nous", a-t-il ajouté.

"Il sont sains et saufs après 268 jours entre les mains de leurs ravisseurs, (268 jours) d'inquiétudes et d'efforts de la part du gouvernement pour obtenir leur libération", s'est félicité le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, lors d'une conférence de presse.

"Cela met fin à un acte de terrorisme qui n'aurait jamais dû avoir lieu", a poursuivi le chef du gouvernement, sans préciser les conditions de leur libération.

ÉCHANGE

Celle-ci serait liée au rapatriement d'un Malien condamné en Mauritanie pour son rôle dans l'enlèvement, d'après un expert européen du terrorisme ayant requis l'anonymat.

"Il y a eu un échange, bien qu'on ignore si une rançon a été versée", a-t-il indiqué.

Priés de dire si l'extradition lundi dernier au Mali d'Omar Sid-Ahmed Ould Hamma, alias Omar Sahraoui, était liée aux efforts déployés pour obtenir la libération des deux Espagnols, des responsables mauritaniens et maliens se sont refusés à tout commentaire.

Aqmi a fait savoir que l'Espagne était l'une de ses cibles parce qu'elle est l'alliée des Etats-Unis et appartient à l'Otan.

Le mois dernier, le mouvement a dit avoir exécuté l'otage français Michel Germaneau, âgé de 78 ans, après une opération militaire contre une de ses bases dans le Sahara, à laquelle l'armée française a participé.

La France a dit avoir ordonné ce raid pour tenter de libérer Michel Germaneau parce que ses ravisseurs n'avaient donné aucun signe de vie de leur otage et n'étaient pas engagés dans des négociations, ce que le chef de file d'Aqmi, Abdelmalek Droudkel, alias Abou Moussab Abdoul-Wadoud, a démenti dans un enregistrement audio diffusé après l'opération.

La commissaire européenne à la Coopération, Kristalina Georgieva, a déploré lundi que les travailleurs humanitaires soient de plus en plus la cible d'enlèvements ou de meurtres. Cent deux ont été tués l'an dernier, plus que les casques bleus des Nations unies.

"On ne peut pas continuer sur cette voie", a-t-elle déclaré en promettant de présenter en septembre devant l'Assemblée générale de l'Onu un projet de résolution sur la sécurité des employés humanitaires.

Avec Itziar Reinlein et Richard Valdmanis, Marine Pennetier et Jean-Stéphane Brosse pour le service français