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Les chutes Victoria, parmi les plus importantes du monde, connaissent une sécheresse sans précédent

Selon le président zambien, ce phénomène serait causé par le réchauffement climatique. Une théorie dont certains climatologues se méfient, expliquant qu'il faut attendre plusieurs années pour pouvoir l'affirmer.

Inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco, les chutes Victoria, situées à la frontière entre la Zambie et le Zimbabwe, connaissent actuellement une sécheresse sans précédent.

Elles font partie des plus grandes cascades du monde avec celles du Niagara et de celles d'Iguazú. Aussi appelées "la fumée qui gronde", les chutes produisent un débit si puissant qu'un nuage d'eau se crée et peut atteindre jusqu’à 400 mètres de hauteur. S’il n’est pas inhabituel que les chutes manquent d’eau pendant la saison sèche en décembre, le niveau de cette année est remarquablement bas.

"Les années précédentes, quand il fait sec, ce n'est pas à ce point là", "c'est la première fois que nous voyons ça" a déploré Dominic Nyambe, vendeur de souvenirs pour touristes près des chutes, interrogé par The Guardian.

Un débit moyen au plus bas

Le débit moyen le plus faible jamais enregistré était de 390 mètres cube par seconde en 1995. Ce 2 décembre, les chutes Victoria ont enregistré un débit moyen de 227 mètres cube, selon les Autorités du fleuve Zambèze. Depuis le début de l’année, le débit aurait diminué de moitié, selon le ministère de l’Environnement du Zimbabwe. La télévision nationale et les autorités locales avaient dans un premier temps tenté de minimiser les faits, craignant que le million de visiteurs par an ne soit plus au rendez-vous.

Selon le président zambien Edgar Lungu, ce phénomène serait causé par le réchauffement climatique qui pourrait même, à terme, faire disparaître les chutes. Certains climatologues appellent toutefois à la prudence: selon Harald Kling, hydrologue et expert du fleuve Zambèze consulté par l'agence Reuters, il faut observer ce phénomène sur plusieurs décennies pour affirmer qu’il est causé par le réchauffement climatique.

"Il est difficile de dire si cela est dû au réchauffement climatique car les sécheresses ont toujours eu lieu", a-t-il justifié. Cette dernière serait l'une des plus importantes subie dans la région depuis près de 100 ans.
Alexandra Jaegy