Les archéologues grecs appellent à la défense du patrimoine

ATHENES (Reuters) - Des archéologues grecs ont lancé mercredi un appel aux amoureux de l'art pour protester contre les coupes budgétaires qui fragilisent le patrimoine architectural, artistique et culturel du pays.

"Notre patrimoine culturel n'est pas à vendre", a confié Despina Koutsoumba, la directrice de l'Association archéologique grecque. "Nous ne voulons pas que les marchés gouvernent notre patrimoine culturel, notre histoire et notre démocratie", a-t-elle ajouté.

Depuis la crise de 2009, la Grèce a dû procéder à des vastes économies pour satisfaire les bailleurs de fonds internationaux en échange de plans d'aide. Aussi, le budget du ministère de la culture a chuté de 35% et environ 2.000 personnes ont été licenciées.

Les archéologues jugent que les 7.000 archéologues, gardiens et fonctionnaires ne sont pas en nombre suffisant pour protéger et surveiller les 20.000 monuments, sites et musées qui attirent des millions de touristes chaque année. La réduction des fonds alloués à la culture a conduit à réduire les heures d'ouverture des musées et monuments, et remis en question la protection du riche patrimoine grec.

L'association demande aux amoureux de la culture antique de mettre des panneaux avec la mention "défendons le patrimoine culturel grec" devant des statues grecques dans les musées du monde entier et de diffuser les photos sur la toile.

Ils espèrent que la campagne pourra convaincre le gouvernement de réduire les licenciements dans le ministère et de revenir sur la baisse prévue en 2012 de 20% des fonds destinés à la protection des musées.

En janvier, trois oeuvres majeures, dont un Picasso et un Mondrian, ont été volées à la Galerie nationale d'Athènes.

En février, un musée à Olympie a été pillé, avec la disparition de pièces de bronze et des poteries. A la suite de ces vols, le ministre grec de la culture, Pavlos Yeroulanos, a présenté sa démission, qui a été refusé.

Renee Maltezou, Benjamin Massot pour le service français