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Les "Amis de la Syrie" ne croient pas aux promesses de Damas

Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan à l'ouverture de la conférence des "Amis de la Syrie", à Istanbul. Les délégués des 70 Etats représentés ne croient pas à l'engagement de Damas en faveur du plan de sortie de crise élaboré par Kofi Annan, émissaire

Le Premier ministre turc Tayyip Erdogan à l'ouverture de la conférence des "Amis de la Syrie", à Istanbul. Les délégués des 70 Etats représentés ne croient pas à l'engagement de Damas en faveur du plan de sortie de crise élaboré par Kofi Annan, émissaire - -

par Khaled Yacoub Oweis et Missy Ryan ISTANBUL (Reuters) - Les délégués des 70 Etats représentés à la conférence des "Amis de la Syrie", qui s'est...

par Khaled Yacoub Oweis et Missy Ryan

ISTANBUL (Reuters) - Les délégués des 70 Etats représentés à la conférence des "Amis de la Syrie", qui s'est ouverte dimanche à Istanbul, ne croient pas à l'engagement de Damas en faveur du plan de sortie de crise élaboré par Kofi Annan, émissaire de l'Onu et de la Ligue arabe.

Dans la déclaration finale qu'il s'apprêtent à adopter, ils reconnaissent aux Syriens le droit de se défendre face aux forces gouvernementales et promettent de réfléchir à de nouvelles mesures pour les protéger, a-t-on appris de source diplomatique.

Les livraisons d'armes, que le prince Saoud al Fayçal, chef de la diplomatie saoudienne, juge de l'ordre du "devoir", ne sont toutefois pas à l'ordre du jour, pas plus que la reconnaissance du Conseil national syrien (CNS), qui fédère l'opposition.

Les Etats membres du Conseil de coopération du Golfe prônent en revanche des transferts de fonds pour inciter les militaires à déserter et à rallier les rangs de l'Armée syrienne libre (ASL), a-t-on précisé.

"Les revendications légitimes du peuple syrien doivent être prises en compte ici et maintenant", a lancé le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à l'ouverture de la conférence, deuxième du genre après celle de Tunis en février.

La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a quant à elle exhorté le président Bachar al Assad à ordonner l'arrêt des opérations militaires visant des civils, faute de quoi il s'exposera à de "graves conséquences".

ANNAN LUNDI AU CONSEIL DE SÉCURITÉ

Hillary Clinton a en outre estimé que Damas n'avait pas tenu les engagements qui a pris en acceptant le plan Annan.

"Près d'une semaine s'est écoulée et nous devons reconnaître que la longue liste des promesses non tenues par le régime s'allonge", a-t-elle insisté, précisant que les Etats-Unis fournissaient du matériel de communication aux insurgés.

Bien que Bachar al Assad ait accepté mardi le principe du plan en six points qui exige notamment un cessez-le-feu immédiat, 16 personnes ont encore été tuées dimanche en Syrie.

Une cinquantaine de partisans du régime baassiste ont manifesté devant le centre où se déroule la conférence d'Istanbul. "Il ne peut y avoir d'implication étrangère en Syrie", a affirmé l'un d'eux.

Kofi Annan doit rendre compte lundi de sa mission au Conseil de sécurité. Outre le cessez-le-feu, dont l'initiative incombe selon lui à l'armée, son plan prévoit le retrait des moyens militaires déployés dans les centres urbains, la mise en place de créneaux quotidiens pour la libre circulation de l'aide humanitaire et l'ouverture du dialogue avec l'opposition, mais ne recommande pas la mise à l'écart d'Assad, à la différence d'un premier plan de sortie de crise de la Ligue arabe.

L'ASL a fait savoir samedi qu'elle appellerait au cessez-le-feu une fois les armes lourdes retirées des villes, mais Damas avait déclaré la veille, tout en assurant avoir "maté la révolte", que ses forces devaient rester sur leur positions pour assurer le maintien de l'ordre.

Plus de 9.000 personnes ont été tuées par les forces de sécurité d'Assad depuis le début du soulèvement en mars 2011, selon les Nations unies. Damas, de son côté, dit avoir perdu 3.000 membres des forces de sécurité dans les violences survenues depuis un an.

Jean-Philippe Lefief pour le service français