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Les affrontements reprennent en Egypte

Des heurts ont opposé jeudi soir au Caire, près du ministère de l'Intérieur, les forces de sécurité égyptiennes à des manifestants;

Des heurts ont opposé jeudi soir au Caire, près du ministère de l'Intérieur, les forces de sécurité égyptiennes à des manifestants; - -

Vendredi sous tension en Egypte : après une nuit tendue, les affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants ont repris, au Caire et à Suez, deux jours après la catastrophe au stade de Port Saïd.

Vendredi sous tension en Egypte : après une nuit déjà très tendue, les affrontements entre policiers et manifestants ont repris à Suez (nord-est du pays) et au Caire, deux jours après la catastrophe du stade de Port Saïd. Dans la capitale égyptienne, deux manifestants sont morts ce vendredi, asphyxiés par des gaz lacrymogènes tirés par les policiers près du ministère de l'Intérieur. Ces deux victimes viennent s'ajouter à celles de deux manifestants mortellement atteints dans la nuit de jeudi à vendredi à Suez, où plus de 30 personnes ont été blessées. Par ailleurs, les deux touristes américaines enlevées dans le Sinaï ont été libérées.

"Des bombes lacrymo tirées vers le visage"

La nuit de jeudi à vendredi a été aussi très violente au Caire. Près du ministère de l'Intérieur, les forces de sécurité égyptiennes ont affronté des manifestants qui dénonçaient le "pouvoir militaire", au lendemain de la mort de 74 personnes dans un stade de football à Port-Saïd.
Ibrahim était présent lors de la manifestation : « Je porte un masque, parce qu’il y a énormément de bombes lacrymogènes lancées, deux à quatre qui tombent à la fois. Elles ne sont pas tirées en direction du ciel, mais directement en direction du visage. Beaucoup de gens ont été asphyxiés. Mercredi [jour de la catastrophe], c’était une irresponsabilité totale de la part du ministère de l’Intérieur qui devait faire régner l’ordre à Port Saïd. Les gens qui sont ici disent 'On sait bien que c’est à cause de vous que ça s’est passé, et on est là parce qu’on est contre vous'. »
Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur déclare que les forces de sécurité sont intervenues contre des manifestants qui tentaient de franchir les murs de béton érigés devant le bâtiment. Dans les nuages de gaz lacrymogènes, des témoins ont vu des personnes inanimées être évacuées du secteur. Des ambulances ont été dépêchées sur place.

Le Premier ministre annonce des mesures

Au Parlement, le Premier ministre Kamal al Ganzouri, nommé par l'armée, a annoncé la suspension du gouverneur et des responsables de la sécurité de Port-Saïd, ainsi que le limogeage de la direction de la Fédération égyptienne de football. Mais ces mesures n'ont pas apaisé les Égyptiens, dont certains réclament la tête du ministre de l'Intérieur et du chef du Conseil suprême des forces armées (CSFA) au pouvoir, le maréchal Mohamed Hussein Tantaoui, ancien ministre de la Défense d'Hosni Moubarak.
Beaucoup d'Égyptiens imputent aux partisans du président déchu la responsabilité des violences à Port-Saïd. Selon des témoins, des hommes de main armés de couteaux et de machettes avaient infiltré les groupes de supporters.

La Rédaction, avec Roxane Poursadjadi et Reuters.