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Législatives décisives dimanche pour l'avenir de la Grèce

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Les Grecs sont une nouvelle fois appelés aux urnes dimanche pour les législatives. Un scrutin déterminant pour l'avenir du pays. La victoire de la gauche radicale pourrait entraîner une sortie du pays de la zone euro.

Il n’y a pas que les électeurs français qui iront aux urnes dimanche. Les Grecs sont eux aussi appelés à élire leurs députés. C’est la deuxième fois en un peu plus d’un mois qu’ils votent aux législatives. Mais le 6 mai dernier, aucun parti n’avait obtenu de majorité et il fut impossible, malgré trois tentatives, de former une coalition entre les partis arrivés en tête. Trop de temps a déjà été perdu et dimanche, il va falloir dégager une majorité. C’est peu dire que les regards européens seront tournés une nouvelle fois vers la Grèce. Scrutin de la colère, de la peur, scrutin de la dernière chance… Quel que soient les qualificatifs, cette élection est en tout cas capitale pour l’avenir du pays.

Gauche radicale ou conservateurs ?

Si plusieurs partis se présentent face aux électeurs, dont le parti néo-nazi Aube dorée et le parti socialiste (Pasok) de l’ancien 1er ministre Georges Papandréou, la victoire devrait se jouer entre la gauche radicale (Syriza) et les conservateurs de Nouvelle démocratie. Si pour Nouvelle démocratie, le salut de la Grèce passe par un maintien absolu dans la zone euro, les positions de la gauche radicale sont plus tranchées. Son leader, Alexis Tsipras a déjà indiqué qu'il renégocierait le pacte d'austérité (le « mémorandum ») signé entre l'ancien gouvernement et les autorités européennes en échange d'une aide de 130 milliards d'euros. Renégociations qui, si elles n'aboutissent pas, pourraient entraîner la sortie de la Grèce de la zone Euro.

« Cette Europe vient "pisser" sur la Grèce »

« On veut renégocier le traité avec la troïka (la délégation représentant les créanciers publics de la Grèce, à savoir le FMI, l’UE et la Banque Centrale Européenne), ce mémorandum qui asphyxie l'économie grec, explique Yannis Albanis, militant pour le parti Siriza. J'ai une réduction de salaire de 20%, et il y a une hausse des impôts et des prix des produits de consommation. Le niveau de vie empire en Grèce ».
Chrissa Tarageorgie, guide touristique à Athènes, votera pour Siriza dimanche. Elle explique sur RMC les raisons du succès de cette gauche radicale qu’on n’attendait pas à un tel niveau : « C'est le rejet de cette Europe qui vient "pisser" sur la Grèce. Les termes imposés par le mémorandum sont inadmissibles et sont en contradiction avec le droit à manger, le droit à la santé. Vous ne pouvez pas imaginer ce qu'on vit tous les jours. Les hôpitaux qui n'ont pas de médicaments, plus de pansements, qui n'ont rien. Les écoles qui ferment, les enfants qui n'ont plus à manger. Aucun pays ne pourrait accepter cela ».

La Grèce, sortie de l’euro ?

« Ce plan, c’est la mort de la Grèce, assure Georges, un sympathisant de Siriza. C'est la mort de la société grec. Ce plan nous a emmené dans une impasse incroyable ».
Mais les Grecs ont-ils seulement le choix ? A Bruxelles, on semble déterminé à stopper les aides si le mémorandum était dénoncé par la nouvelle majorité grecque. Jeudi, François Hollande prévenait : « Si l’impression est donnée qu’ils veulent s’éloigner des engagements pris et abandonner toute perspective de redressement, alors il y aura des pays de la zone euro qui préfèreront en terminer avec la présence de la Grèce dans la zone euro ».

La Rédaction avec Thomas Chupin