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Léger avantage pour les libéraux aux pays-bas

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par Reed Stevenson et Gilbert Kreijger

AMSTERDAM (Reuters) - Le Parti libéral néerlandais (VVD) disposerait d'un siège de plus que les travaillistes dans le nouveau parlement, selon des résultats partiels des élections législatives anticipées de mercredi.

Après dépouillement de 88% des suffrages exprimés, le VVD de Mark Rutte obtiendrait 31 sièges à la chambre des députés contre 30 pour le Parrutteti travailliste (PvdA).

Si les résultats définitifs confirment cette répartition, Mark Rutte sera chargé de tenter de former un gouvernement de coalition, mais la tâche s'annonce très ardue compte tenu des rapports de force au parlement.

En début de soirée, les projections réalisées pour l'agence ANP et les chaînes de télévision NOS et RTL donnaient libéraux et travaillistes à égalité parfaite, avec chacune de 31 des 150 sièges parlementaires en jeu.

A la différence des précédents scrutins, dominés par les questions liées à l'immigration et les sujets internationaux, les législatives de mercredi ont été profondément marquées par la crise budgétaire.

Il s'agissait de la première élection nationale dans un pays de la zone euro depuis l'éclatement de la crise de la dette en Grèce.

"Les Pays-Bas peuvent ressortir plus forts de la crise en prenant des mesures immédiatement", a dit Mark Rutte, qui a mené campagne en promettant de réduire de 39 milliards d'euros les dépenses publiques dans les dix années venir.

Les travaillistes prônent eux un relèvement de la fiscalité sur les catégories les plus riches de la population pour préserver au maximum les dépenses publiques. "Même si les circonstances sont difficiles, nous assumerons de nouveau nos responsabilités pour faire en sorte que notre pays reste engagé sur la voie sociale", a dit leur chef de file, Job Cohen.

PERCÉE POPULISTE

La percée du Parti de la liberté (PVV) constitue l'autre fait marquant du scrutin. La formation xénophobe de Geert Wilders se hisse en troisième position avec 24 sièges, contre 9 dans le parlement élu en 2006.

Les sondages avaient bien anticipé une poussée du parti populiste, le donnant même en tête des intentions de vote en février dernier, mais sa cote avait fondu ces derniers mois tandis que la campagne se recentrait sur les difficultés économiques.

"Plus de sécurité, moins de criminalité, moins d'immigration, mois d'islam, voilà ce que les Pays-Bas ont choisi", a dit Wilders, qui pourrait être incontournable dans les tractations à venir.

Le Parti chrétien-démocrate de l'actuel Premier ministre Jan Peter Balkenende, qui a dirigé les quatre derniers gouvernements, arrive quant à lui en quatrième place avec 21 sièges quand il disposait de 41 élus depuis 2006.

"Les électeurs ont parlé, le résultat est clair. Dans une élection, il y a des vainqueurs et des perdants, c'est ainsi que fonctionne la démocratie", a commenté le chef du gouvernement sortant, avant d'annoncer sa démission du parlement.

Pour atteindre la majorité, qui se situe à 76 sièges, le parti arrivé en tête devra obtenir l'appui de trois autres formations, ce qui pourrait être long et coûteux en ce qui concerne la mise en oeuvre des mesures d'austérités nécessaires pour réduire un déficit qui devrait atteindre 6,6% du PIB cette année.

Le prochain budget doit être présenté en septembre. Le prochain gouvernement doit donc être formé avant.

Marcel Boogers, professeur de sciences politiques à l'université de Tilburg, juge probable la formation d'une coalition "violette" qui réunirait la gauche et la droite. "Ça pourrait être une coalition viable", a-t-il ajouté.

Avec Harro Ten Wolde, Catherine Hornby et Bart Meijer, Eric Faye, Jean-Philippe Lefief et Henri-Pierre André pour le service français