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Le typhon Hagupit frappe les Philippines

Plus de 600.000 familles ont été évacuées à l'approche du typhon Hagupit, aux Philippines.

Plus de 600.000 familles ont été évacuées à l'approche du typhon Hagupit, aux Philippines. - Charims Sayat - AFP

La trajectoire exacte d'Hagupit n'est pas connue, mais le typhon devrait mettre trois jours à traverser les Philippines et toucher à des degrés divers tout l'est du pays sur une bande d'environ 600 kilomètres. Les autorités ont ordonné depuis vendredi des évacuations de masse.

Le typhon Hagupit a touché samedi les Philippines par l'est de l'archipel, a annoncé l'Agence gouvernementale pour les catastrophes naturelles. Le typhon a commencé à frapper l'ile de Samora dans la soirée, a précisé Mark Timbal, porte-parole de l'Agence.

Face à ce typhon capable de détruire de nombreuses maisons, provoquer des glissements de terrain et amener sur les côtes des vagues de deux à trois mètres de haut, les autorités ont ordonné depuis vendredi des évacuations de masse, principalement dans les zones côtières. Des millions de personnes continuaient à être évacuées en urgence samedi.

Partout les habitants abandonnent leurs maisons souvent précaires pour se regrouper dans les écoles et les églises, généralement les bâtiments les plus solides dans les petites villes et les villages.

Terres déjà dévastées

"Il faut continuer. Je sais que vous êtes fatigués, que vous n'avez pas assez dormi, pas assez mangé, bu trop de café. Mais c'est le dernier effort. Chaque personne que nous sauvons maintenant est une personne de moins qu'il faut rechercher lorsque le typhon sera passé", a lancé aux secours qui s'occupent des évacuations le ministre de l'Intérieur Mar Roxas, présent sur l'île de Samar.

Les prédictions divergent sur la trajectoire Hagupit. Après Samar, les autorités philippines prévoient qu'il continuera plutôt vers le nord de l'île de Leyte, tandis que le centre américain de surveillance des typhons estime qu'il pourrait se diriger vers Manille et ses 12 millions d'habitants. Ce qui est sûr, c'est qu'il mettra trois jours à traverser le pays et touchera à des degrés divers tout l'est du pays sur une bande d'environ 600 kilomètres. C'est-à-dire une zone habitée par des dizaines de millions de personnes, et notamment une partie des terres déjà dévastées l'an dernier par le super typhon Haiyan et qui commençaient à peine à se reconstruire.

Le passage en novembre 2013 de Haiyan, le plus violent typhon à jamais toucher terre, qui avait rasé des villes entières et fait plus de 7.300 morts, a rendu les autorités plus prudentes et les a décidé à ne pas laisser les habitants les plus menacés rester chez eux. Pour la seule région de Bicol, au nord de Samar, plus de 600.000 personnes ont été à la mi-journée regroupées dans des centres d'évacuation, et les autorités de la région comptent évacuer au total plus de deux millions de personnes.

La virulence des tempêtes imputable au changement climatique ?

A Catbalogan, la capitale de l'île de Samar, plus de 10.000 personnes ont été évacuées, a déclaré le maire de la ville, Stephany Uy-Tan. "Il y a toujours des gens qui disent, les vents ne sont pas encore très violents, il n'y a pas encore de pluie... Nous devons leur expliquer qu'il est tout à fait possible qu'une vague de deux ou trois mètres de haut arrive", a-t-il raconté.

A Tacloban, l'une des villes les plus détruites par Haiyan l'an dernier, des milliers de personnes attendaient avec angoisse le passage de ce nouveau typhon. "Nous avons peur, les gens paniquent", a raconté Alma Gaut, 36 ans, dont la maison a été détruite et la mère tuée lors du passage de Haiyan, et qui est réfugiée avec sa grand-mère et un millier d'autres personnes au deuxième étage de l'université. A l'extérieur, la ville est quasiment déserte, prise sous des trombes d'eau et des vents qui tordent les arbres.

Les Philippines, un pays en développement de 100 millions d'habitants, subissent régulièrement des intempéries meurtrières, avec en moyenne chaque année une vingtaine de typhons. L'archipel est souvent la première masse terrestre d'importance que rencontrent les typhons qui se forment dans l'océan Pacifique mais les scientifiques estiment que la virulence des tempêtes de ces dernières années est imputable au changement climatique.

A. K. avec AFP