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Le régime syrien veut le contrôle total de Damas

Le quartier Tadamon, à Damas, voisin du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk que les forces syriennes ont bombardé vendredi. Selon les habitants, au moins dix personnes ont été tuées dans ces raids, alors que deux attentats à la bombe dans la capitale

Le quartier Tadamon, à Damas, voisin du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk que les forces syriennes ont bombardé vendredi. Selon les habitants, au moins dix personnes ont été tuées dans ces raids, alors que deux attentats à la bombe dans la capitale - -

par Erika Solomon BEYROUTH (Reuters) - Les forces syriennes ont bombardé vendredi le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans Damas, faisant au...

par Erika Solomon

BEYROUTH (Reuters) - Les forces syriennes ont bombardé vendredi le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, dans Damas, faisant au moins dix morts selon les habitants, et d'autres zones de la capitale ont été le théâtre d'attentats à la bombe attribués aux insurgés.

L'affrontement entre les deux camps syriens se concentre actuellement à Alep, la capitale économique du pays, mais les rebelles continuent d'attaquer à Damas les fidèles du président Bachar al Assad ainsi que des bâtiments du pouvoir.

Cinq membres des services syriens de sécurité ont été tués, et plusieurs autres blessés dans l'explosion d'un deux-roues piégé dans le quartier de Rouken al Dine, dans la capitale, rapporte la télévision d'Etat qui parle d'attaque "terroriste".

Une voiture piégée a également explosé entre le ministère de l'Information et le principal palais de justice de Damas, a-t-elle ajouté, sans préciser s'il y avait des dommages ou des victimes.

Dans le sud de la capitale, le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk a essuyé d'intenses bombardements. Une femme vivant dans le voisinage a décompté onze frappes aériennes.

"Au moins dix personnes sont mortes et 15 ont été blessées depuis qu'ils ont repris les bombardements", a-t-elle dit par téléphone. "Il y a plusieurs cadavres et membres humains calcinés, donc personne n'est sûr du nombre de morts".

Un militant, Samir al Chami, a confirmé via Skype l'intensité des raids aériens. "Je vois au moins dix colonnes de fumée venant des quartiers sud, autour du camp", a-t-il déclaré. Des chars et des soldats ont été envoyés dans ces quartiers pour y mener des assauts, a-t-il précisé.

"POURQUOI FONT-ILS ÇA ?"

Le régime de Bachar al Assad tente de reprendre le contrôle total de Damas. Commencé jeudi, le bombardement de Yarmouk viserait des insurgés qui, selon les habitants, pourraient s'y être installés.

"Pourquoi font-ils ça ? Qu'est-ce qu'il y a de bien de bombarder un camp rempli de maisons et de boulangeries ? Ils font en sorte que chaque Syrien, chaque Palestinien se retournent contre eux", se lamentait un Palestinien habitant près du camp de Yarmouk, qui a désiré garder l'anonymat.

La chaîne de télévision moyen-orientale Al Arabia a diffusé des images d'une manifestation de l'opposition à Yarmouk une heure avant la reprise du bombardement. Les Palestiniens semblent de plus en plus nombreux à soutenir les insurgés, après avoir longtemps hésité sur la position à adopter.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme, une organisation basée à Londres et proche de l'opposition, estime que plus de 23.000 personnes ont déjà trouvé la mort depuis le début de l'insurrection, il y a un an et demi.

Plusieurs agences humanitaires de l'Onu disent qu'en dépit des obstacles qui se multiplient, plus de 246.000 Syriens ont quitté leur pays. Les Nations unies estimaient initialement que 185.000 réfugiés syriens seraient enregistrés à la fin de l'année : on en dénombre déjà 246.000 (dont 81.000 en Jordanie, 78.000 en Turquie, 64.000 au Liban et 21.000 en Irak).

La Commission européenne a pour sa part dit qu'elle allait débloquer 50 millions d'euros supplémentaires afin d'aider les civils syriens, après une première enveloppe de 69 millions d'euros.

Baptiste Bouthier pour le service français, édité par Gilles Trequesser