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Le procureur de Boutcha affirme avoir des "preuves irréfutables" contre les 10 militaires russes inculpés

L'Ukraine a annoncé avoir inculpé dix militaires russes pour les exactions commises à Boutcha début avril. Le procureur de la ville affirme disposer de tous les éléments pour prouver leur culpabilité.

Des "preuves irréfutables" pèsent contre les dix militaires russes inculpés pour les crimes commis à Boutcha, annonce ce samedi le procureur de la ville, en direct sur BFMTV. "Nous avons des preuves irréfutables de la culpabilité de ces dix personnes, des militaires de la Fédération de Russie, qui sont actuellement en service", a déclaré à plusieurs reprises Ruslan Kravchenko sur notre antenne.

Si les dix soldats en question ont été identifiés et mis en examen, selon le procureur, encore faut-il pouvoir les interpeller. La justice ukrainienne dispose de tous les éléments nécessaires pour agir en ce sens, affirme-t-il encore.

"Nous avons leurs noms, leurs visages, nous savons où ils habitent, et aujourd'hui les enquêteurs et le procureur effectuent tout ce qui est nécessaire pour avoir l'autorisation de les interpeller. Nous lancerons une recherche internationale pour les interpeller."

Tortures et exécutions

Sur les faits, Ruslan Kravchenko déclare que les enquêteurs ont également pu établir les exactions commises au début du mois d'avril par les dix individus, dans la ville de Boutcha, située au nord-ouest de Kiev. Torture, exécutions, privations... D'après le procureur, ces atteintes graves visaient bien des civils, et non pas d'autres militaires.

"Nous avons établi qu'ils ont torturé les habitants locaux, qu'ils les ont privés de liberté et de nourriture, qu'ils ont effectué des exécutions pour faire peur aux gens. Ils ont tiré sur la population", décrit-il sur BFMTV.

"Au cours de ces quatorze jours, ils ont torturé les gens, les mains dans le dos. Ils ont entravé leurs pieds, frappé différentes parties du corps: les jambes, la poitrine, les bras...", poursuit-il.

La communauté internationale indignée

Aux premiers jours du mois d'avril, des images de corps jonchant les rues de la ville avaient ému la communauté internationale. De nombreux pays avaient alors appelé à ce qu'une enquête soit ouverte pour déterminer si l'on pouvait parler de "crime de guerre".

La France a notamment envoyé des gendarmes spécialisés dans l'analyse ADN pour identifier les cadavres enfouis dans des fosses communes par leurs familles, privées d'accès aux cimetières de la ville.

Elisa Fernandez