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Le processus de paix suivra son cours, assure Barack Obama

L'attentat revendiqué par la branche armée Hamas qui a coûté la vie mardi à quatre colons juifs de Cisjordanie ne fera pas dérailler le processus de paix au Proche-Orient, a assuré Barack Obama à la veille de la reprise du dialogue israélo-palestinien. /P

L'attentat revendiqué par la branche armée Hamas qui a coûté la vie mardi à quatre colons juifs de Cisjordanie ne fera pas dérailler le processus de paix au Proche-Orient, a assuré Barack Obama à la veille de la reprise du dialogue israélo-palestinien. /P - -

Par Matt Spetalnick et Jeffrey Heller WASHINGTON (Reuters) - L'attentat revendiqué par la branche armée Hamas qui a coûté la vie mardi à quatre...

Par Matt Spetalnick et Jeffrey Heller

WASHINGTON (Reuters) - L'attentat revendiqué par la branche armée Hamas qui a coûté la vie mardi à quatre colons juifs de Cisjordanie ne fera pas dérailler le processus de paix au Proche-Orient, a assuré Barack Obama à la veille de la reprise du dialogue israélo-palestinien.

"Le message suivant doit être transmis au Hamas et à tous ceux qui s'attribuent le mérite de ce crime haineux: cela ne nous empêchera pas, non seulement de garantir la sécurité d'Israël, mais de parvenir à une paix durable qui permettra aux peuples de la région de s'engager dans une autre voie", a déclaré mercredi le président des Etats-Unis.

"Au lieu de la paix, des extrémistes et des irréductibles viseront la destruction. Et la tragédie à laquelle nous avons assisté hier, où des gens ont été abattus dans la rue par des terroristes qui cherchent délibérément à nuire à ces pourparlers, est un exemple de ce que nous combattons", a-t-il ajouté.

Barack Obama s'adressait à la presse à l'issue d'un entretien avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Prenant à son tour la parole aux côtés de son hôte, le chef du gouvernement a quant à lui jugé essentiel de parvenir à un accord de paix "centré sur la nécessité d'obtenir des garanties de sécurité à même d'empêcher ce genre d'actes terroristes, entre autres menaces pour la sécurité d'Israël".

Le président américain a ensuite reçu séparément Mahmoud Abbas, président de l'Autorité palestinienne. "Nous réalisons des progrès", s'est-il félicité après cette seconde entrevue.

Le locataire de la Maison blanche, qui a fait du règlement définitif du conflit l'une des priorités de son mandat, y jouera une partie de sa crédibilité sur la scène internationale.

Il devait retenir les deux hommes à dîner pour préparer, en compagnie du roi Abdallah de Jordanie et du président égyptien Hosni Moubarak, le "plat de résistance" des négociations de fond qui débuteront jeudi au département d'Etat.

Selon des extrait du discours qu'il devait prononcer lors de ce dîner, Benjamin Netanyahu présente Abbas comme son "partenaire pour la paix" et promet de tout faire pour mettre fin "une fois pour toutes" au conflit.

DES COLONIES "RAPATRIÉES"

A la veille de la reprise du dialogue direct, gelé depuis près de deux ans, l'Etat juif semble avoir fait un geste significatif sur l'épineuse question de Jérusalem.

La ville, dont Tsahal a pris en 1967 la partie orientale et arabe où sont situés des lieux saints des trois grandes religions monothéistes, a été proclamée capitale éternelle et indivisible de l'Etat d'Israël.

Dans une interview publiée mercredi par le quotidien israélien Haaretz, le ministre de la Défense et leader travailliste Ehud Barak indique toutefois que les autorités israéliennes seraient disposées, dans le cadre d'un accord global, à accepter un "régime spécial" pour une ville qui cristallise toutes les passions dans la région.

"Jérusalem-Ouest et douze quartiers juifs qui abritent 200.000 habitants seraient à nous. Les quartiers arabes dans lesquels vivent près d'un quart de million de Palestiniens seraient à eux", propose Ehud Barak, ancien Premier ministre.

"Un régime spécial serait mis en place, basé sur des arrangements convenus (entre les parties) dans la Vieille Ville, le mont des Oliviers et la Ville de David", dit encore Ehud Barak, jugeant lui aussi la mort des quatre Israéliens tués près de Hébron ne doit pas paralyser les pourparlers de Washington.

Benjamin Netanyahu, dont le gouvernement de coalition est dominé par les partis de droite, ne s'est jamais montré très enthousiaste à l'idée d'une nouvelle partition de la Ville sainte, dont l'annexion par Israël n'est reconnue par aucun membre de la communauté internationale.

"Jérusalem est à l'ordre du jour des discussions, mais la position du Premier ministre est que Jérusalem doit rester indivisible", a commenté un haut responsable israélien voyageant avec le chef du gouvernement, évoquant les propos d'Ehud Barak.

Les Palestiniens revendiquent la partie occupée en 1967 comme capitale de leur futur Etat. Les idées émises par Ehud Barak - une redivision en deux de la ville et un régime spécial pour les lieux saints - ne sont pas tout à fait nouvelles.

Il y a deux ans, l'ancien Premier ministre Ehud Olmert avait formulé des suggestions analogues lors de discussions avec Mahmoud Abbas, mais elles n'ont pas abouti.

Les propositions d'Ehud Barak prévoiraient que les colonies juives isolées autour de Jérusalem soient "rapatriées" en territoire israélien. En revanche, une présence militaire israélienne le long de la vallée du Jourdain et des "arrangements de sécurité" apaiseraient les inquiétudes de l'Etat juif sur son existence.

Marc Delteil et Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Philippe Bas-Rabérin

REUTERS