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Le procès de Ratko Mladic reporté sine die à La Haye

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a reporté sine die le procès de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, accusé de crimes de guerre et de génocide lors de la guerre civile de 1992-1995. Les juges ont accepté une re

Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a reporté sine die le procès de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, accusé de crimes de guerre et de génocide lors de la guerre civile de 1992-1995. Les juges ont accepté une re - -

par Ivana Sekularac LA HAYE (Reuters) - Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a reporté sine die jeudi le procès de l'ancien...

par Ivana Sekularac

LA HAYE (Reuters) - Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) a reporté sine die jeudi le procès de l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic, accusé de crimes de guerre et de génocide lors de la guerre civile de 1992-1995.

Les juges, qui ont indiqué qu'ils arrêteraient la date de la reprise des audiences dès que possible, ont accepté une requête des avocats de la défense qui demandaient un ajournement de six mois pour avoir le temps de se préparer pour le procès.

A 70 ans, Ratko Mladic est poursuivi notamment pour avoir dirigé le siège de Sarajevo qui a fait 10.000 morts et pour le massacre de Srebrenica, en juillet 1995, au cours duquel près de 8.000 musulmans de Bosnie ont été exécutés.

Arrêté en mai 2011 après onze années de clandestinité, l'ancien général serbo-croate rejette ces accusations "monstrueuses" et estime qu'il est trop faible pour comparaître devant la justice.

"Ce fut et ce restera un génocide", a déclaré le procureur Peter McClockey, en montrant des extraits vidéos montrant des corps devant un entrepôt dans lequel 1.000 prisonniers ont été abattus en juillet 1995.

"La preuve de ces crimes est écrasante (...) Nous allons nous concentrer sur les liens entre Mladic et ses hommes et ce massacre", a-t-il ajouté, au deuxième jour du procès consacré à la description du massacre de Srebrenica, l'une des pires atrocités commises en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Mladic qui encourt une peine de prison à perpétuité s'il est reconnu coupable, est resté assis, dos au public, après avoir reçu une mise en garde du tribunal mercredi pour avoir fait à l'intention d'une proche de victimes un geste explicite de la main, comme s'il allait lui trancher la gorge.

NOMBREUX TÉMOINS

A la fin du conflit, en 1995, Ratko a été inculpé avec Radovan Karadzic, le chef politique des Serbes de Bosnie, de génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité par le TPIY. Les deux hommes avaient été recherchés pendant plus de dix ans avant d'être finalement arrêtés et transférés à La Haye.

De nombreux témoins devraient être appelés à la barre, dont 11 rescapés du massacre et des bourreaux, a fait savoir McCloskey.

"En seulement cinq jours, les forces de Radovan Karazdic et de Ratko Mladic ont expulsé la population de Srebrenica et de Zepa et ont tué plus de 7.000 hommes et adolescents", a poursuivi le procureur.

Près de 6.000 corps ont été exhumés de fosses communes et de sites secondaires où les cadavres avaient été enterrés une deuxième fois pour dissimuler le massacre à la communauté internationale, a-t-il ajouté.

Présentes dans la salle d'audience, les mères des victimes de Srebrenica ont assisté, en pleurant, à l'audience.

"Mon mari avait 45 ans. Il a été emmené et tué seulement parce qu'il avait un nom différent et une religion différente", dit Zumra Sahomerovic. "Il n'y a pas de châtiment assez grand pour (Mladic)".

Marine Pennetier pour le service français