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Le président yéménite assure qu'il ne cédera pas à l'"anarchie"

Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré lundi que les manifestants réclamant son départ du pouvoir ne parviendraient pas à leur objectif par "l'anarchie et les tueries", à la suite des troubles qui ont fait 12 morts à travers le pays depuis jeudi. /Phot

Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré lundi que les manifestants réclamant son départ du pouvoir ne parviendraient pas à leur objectif par "l'anarchie et les tueries", à la suite des troubles qui ont fait 12 morts à travers le pays depuis jeudi. /Phot - -

par Mohamed Soudam SANAA (Reuters) - Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré lundi que les manifestants réclamant son départ du pouvoir ne...

par Mohamed Soudam

SANAA (Reuters) - Le président Ali Abdallah Saleh a déclaré lundi que les manifestants réclamant son départ du pouvoir ne parviendraient pas à leur objectif par "l'anarchie et les tueries", à la suite des troubles qui ont fait 12 morts à travers le pays depuis jeudi.

Lors des dernières violences en date, des soldats ont tué par balles un adolescent à Aden, ville portuaire du sud du pays. Quatre autres personnes ont été blessées dans les tirs de la troupe contre des groupes de jeunes qui lançaient des pierres en direction d'une patrouille.

La majeure partie des morts sont tombés à Aden, ville de 600.000 habitants et ex-capitale de la défunte République démocratique populaire du Yémen, où une bonne partie de la population rejette le pouvoir du Nord depuis la réunification du début des années 1990.

Saleh s'est d'ores et déjà engagé à ne pas se représenter lors de la présidentielle de 2013 et a promis de réformer le code électoral pour les législatives, mais son appel au dialogue a été rejeté par les partis d'opposition qui disent ne pas pouvoir négocier avec un gouvernement qui recourt à la violence contre les manifestants.

"Oui aux réformes", a dit le président Saleh lundi lors d'une conférence de presse dans la capitale Sanaa. "Non aux coups de force et à la prise du pouvoir par l'anarchie et les tueries", a-t-il ajouté.

"S'ils veulent le pouvoir, ils doivent le conquérir par les urnes(...). Vous demandez la chute du régime - alors débarrassez-vous en par les urnes!", a continué Saleh.

SIT-IN À L'UNIVERSITÉ DE SANAA

Des manifestations ont lieu régulièrement dans les villes du Yémen, pays de 23 millions d'habitants limitrophe de l'Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole.

Trois mille personnes ont entamé un sit-in lundi devant l'université de Sanaa, lieu phare de la contestation anti-Saleh, ont rapporté des témoins. Certains manifestants ont déployé des banderoles frappées du mot "Dégage!", ou encore "Le peuple veut renverser le régime!"

Des milliers de personnes ont manifesté lundi dans les villes d'Ibb et de Taez, ainsi que dans deux quartiers d'Aden, où la sécurité a été renforcée et où des véhicules blindés et des chars ont été déployés sur les grandes artères.

Selon des habitants, nombre de magasins sont restés rideaux baissés lundi à Aden et les parents n'ont pas envoyé leurs enfants à l'école. Les marchés, en revanche, étaient ouverts.

Le dirigeant du Mouvement du Sud (sécessionniste), Hassan Baoum, a été arrêté dimanche par un "groupe armé militaire" à l'hôpital d'Aden où il était soigné, a déclaré à Reuters son fils, Fadi Hassan Baoum.

A Yahr, au nord d'Aden, des individus en armes ont pris le contrôle de bâtiments officiels lundi pour protester contre la mort d'un manifestant à Aden la veille, ont rapporté des témoins.

Eric Faye pour le service français