Le président roumain survit au référendum sur sa destitution

BUCAREST (Reuters) - Le président roumain Traian Basescu a survécu dimanche à un référendum sur sa destitution dont le résultat devrait être invalidé par la Cour constitutionnelle en raison du taux de participation inférieur au seuil minimum requis.

Les quelque 87% d'électeurs qui se sont rendus aux urnes ont voté pour la destitution du chef de l'Etat, selon un sondage sortie des urnes réalisé pour la télévision.

Mais le taux de participation à la consultation populaire s'est établi à 46%, soit quatre points de moins que les 50% nécessaires à la validation de ce scrutin.

"Nous estimons que 45,9% des Roumains enregistrés sur les listes électorales (...) avaient voté à 23 heures (20h00 GMT), avec une marge d'erreur de trois points de pourcentage", a déclaré la présidente du bureau électoral, Gabriela Bogasiu.

Le président Basescu, très impopulaire pour avoir soutenu des mesures d'austérité et par ailleurs accusé de népotisme, a été suspendu de ses fonctions il y a trois semaines par la majorité parlementaire du Premier ministre, Victor Ponta.

Sa suspension et le spectre de sa destitution ont suscité l'inquiétude de l'Union européenne qui a exhorté mi-juillet Victor Ponta à respecter l'Etat de droit.

"La flamme de la démocratie brille encore. Les Roumains ont rejeté le coup d'Etat", s'est félicité le chef de l'Etat, qui avait déjà survécu à un référendum de destitution en 2007.

La Cour constitutionnelle doit se prononcer sur la validité du scrutin cette semaine.

"Le gouvernement roumain respectera toutes les décisions de la Cour constitutionnelle et agira en tant que facteur de stabilité, que le référendum soit validé ou non", a assuré Victor Ponta.

Les opérations électorales ont été brièvement suspendues dans plusieurs bureaux de vote à travers le pays, pour des irrégularités relatives aux tampons de vote. Le ministère de l'Intérieur a fait état de 179 incidents électoraux sur 385 plaintes.

La crise politique en Roumanie a différé l'accord en vue d'une aide financière de cinq milliards d'euros en négociation avec le Fonds monétaire international (FMI).

Luiza Ilie et Sam Cage, Danielle Rouquié et Marine Pennetier pour le service français