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Le président-élu Alpha Condé appelle au calme en Guinée

Le président-élu de Guinée, Alpha Condé (photo), ainsi que son adversaire, l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont appelé au calme mardi après les échanges sporadiques de coups de feu qui ont accueilli les résultats du scrutin présidentiel la

Le président-élu de Guinée, Alpha Condé (photo), ainsi que son adversaire, l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont appelé au calme mardi après les échanges sporadiques de coups de feu qui ont accueilli les résultats du scrutin présidentiel la - -

par Saliou Samb CONAKRY (Reuters) - Le président-élu de Guinée, Alpha Condé, et son adversaire, l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont...

par Saliou Samb

CONAKRY (Reuters) - Le président-élu de Guinée, Alpha Condé, et son adversaire, l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, ont appelé au calme mardi après les échanges sporadiques de coups de feu qui ont accueilli les résultats du scrutin présidentiel.

Mettant fin à un long suspense, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé lundi soir la victoire de l'opposant historique, Condé, qui a remporté 52,5% des voix au second tour de l'élection face à Cellou Dalein Diallo.

Condé, qui s'exprimait pour la première fois depuis l'annonce des résultats, a déclaré vouloir être le président de la réconciliation et a fait allusion à un rôle que pourrait remplir Diallo dans le prochain gouvernement, sans donner de précisions.

"Je suis le président du changement au bénéfice de tous, de la réconciliation nationale et des progrès pour tous", a-t-il dit à la presse. "Il est temps de nous unir pour faire face aux nombreux défis auxquels est confronté le pays", a-t-il dit au micro de RFI.

"Cela ne sera possible que dans une atmosphère de calme et avec la coopération de tous les Guinéens", a-t-il ajouté.

Avant le scrutin, Diallo et Condé avaient convenu d'intégrer le "perdant" dans le futur gouvernement.

Diallo, qui a annoncé son intention de déposer un recours devant la Cour Suprême, a appelé ses partisans à faire preuve de calme et de dignité.

"Nous devons à tout prix maintenir la paix dans ce pays", a-t-il dit.

Le calme était revenu mardi dans la capitale Conakry où les partisans de Condé ont laissé éclater leur joie pendant la nuit.

Mais des habitants de certains quartiers de Conakry, peuplés en majorité de Peuls, l'ethnie de Diallo, ont néanmoins fait état d'une forte présence des forces de l'ordre et de coups de feu dans la nuit et dans la matinée de mardi.

"Nous ne pouvons même pas sortir", a dit à Reuters un habitant de Simbaya mardi.

Au moins, une personne a été tuée et des dizaines d'autres blessées lundi lors d'affrontements entre partisans de Diallo et forces de sécurité, selon l'organisation Human Rights Watch.

UN PAYS TRES CLIVÉ

La campagne a été émaillée de violences et les analystes redoutaient une nouvelle flambée à l'annonce des résultats, dans un pays très clivé sur le plan ethnique.

Diallo est issu de l'ethnie peule, majoritaire en Guinée, et Condé est un Malinké, la deuxième ethnie la plus importante du pays. Peuls et Malinkés se sont affrontés dans l'histoire de la Guinée bien avant l'indépendance en 1958, dans la douleur, de l'ancienne colonie française.

A près de 73 ans, Alpha Condé, qui défendait les couleurs du Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), est une figure historique de l'opposition dont le combat politique remonte à la fin des années 1950.

Après un score décevant au premier tour, le 27 juin - il n'avait réuni qu'un peu plus de 18% des voix -, il a su renverser la tendance alors que Diallo abordait lui en favori le second tour du 7 novembre, fort de ses 43% du premier tour et du ralliement de Sidya Touré, arrivé en troisième position.

Les observateurs internationaux ont jugé le scrutin -censé parachever la transition vers un pouvoir civil- libre et équitable. Mais les partisans de Diallo ont évoqué des fraudes et des heurts ont éclaté lundi dans deux quartiers de Conakry - Bambeto et Koloma - considérés comme des bastions du candidat de l'Union des forces démocratiques de Guinée (UDFG).

Les résultats provisoires rendus publics par la Ceni doivent encore être avalisés par la Cour suprême.

A New York, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a appelé "une fois de plus tous les Guinéens, dans l'intérêt de la nation, à accepter les résultats de cette élection et à régler tout différent par des moyens légaux".

Avec David Lewis à Dakar; Jean-Loup Fiévet, Henri-Pierre André et Marine Pennetier pour le service français