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Le plan d'austérité en Italie largement approuvé par les députés

Le députés italiens ont largement approuvé vendredi le plan d'austérité de 33 milliards d'euros sur lequel le gouvernement de Mario Monti avait sollicité un vote de confiance. Il doit à présent être soumis au Sénat. /Photo prise le 18 novembre 2011/REUTER

Le députés italiens ont largement approuvé vendredi le plan d'austérité de 33 milliards d'euros sur lequel le gouvernement de Mario Monti avait sollicité un vote de confiance. Il doit à présent être soumis au Sénat. /Photo prise le 18 novembre 2011/REUTER - -

par Philip Pullella ROME (Reuters) - Le gouvernement italien a largement obtenu vendredi, par 495 voix contre 88, la confiance des députés sur le...

par Philip Pullella

ROME (Reuters) - Le gouvernement italien a largement obtenu vendredi, par 495 voix contre 88, la confiance des députés sur le plan d'austérité de 33 milliards d'euros qui va être à présent soumis au Sénat.

Approuvé le 4 décembre en conseil des ministres, le plan préparé par le président du Conseil, Mario Monti, qui doit être validé par le Parlement dans un délai de 60 jours, vise à assainir les comptes publics et à enrayer la crise de la dette dans la troisième économie de la zone euro.

Il mêle hausses d'impôts, réforme des retraites et mesures de relance de l'activité économique.

Le gouvernement de "techniciens" mis en place par le successeur de Silvio Berlusconi a l'appui d'une très large majorité au Parlement. Les sénateurs devraient approuver à leur tour avant Noël ce plan, probablement lors d'un autre vote de confiance.

Mario Monti, ancien commissaire européen, a demandé un vote de confiance à la Chambre des députés pour mettre en place le plan plus vite, évitant ainsi de longs débats sur des dizaines d'amendements proposés essentiellement par la Ligue du Nord.

Les deux principales formations parlementaires, le Parti démocrate (PD) de centre gauche et le Parti du Peuple de la Liberté (PDL), de Berlusconi, soutiennent le gouvernement et le plan d'austérité, même s'ils souhaiteraient l'édulcorer.

"Nous voulions plus mais nous allons continuer notre combat (...) pour soutenir ceux qui n'ont pas de voix", a déclaré Dario Franceschini, président du groupe PD à la Chambre. "Ce n'est qu'un début. Notre objectif est de sauver le pays", a-t-il dit.

MESURES "STALINIENNES"

"Nous entrons en récession et nous répondons aux appels (en faveur de) mesures extraordinaires", a dit le chef de file du PDL au Parlement, Fabrizio Cichitto, s'exprimant à côté de Silvio Berlusconi, désormais relégué sur un banc de l'assemblée.

Mais Fabrizio Cichitto a demandé à Mario Monti d'introduire davantage de mesures pour stimuler la croissance et a qualifié de "staliniennes" certaines des propositions destinées à libéraliser certains corps de métiers.

Les pressions du centre droit ont conduit le nouveau chef du gouvernement à reporter des initiatives visant à réformer certains secteurs, comme les pharmacies, les taxis, les avocats et les notaires, professions très protégées par les syndicats et les corporations qui veulent y maintenir le statu-quo.

Autre signe de mécontentement, la Ligue du Nord, passée à présent dans les rangs de l'opposition, et le petit parti centriste de l'Italie des valeurs n'ont pas soutenu le plan.

Lors du vote, une parlementaire de la Ligue, Emanuela Munerato, est venue habillée en ouvrière pour montrer que les classes défavorisées seraient les plus touchées par l'austérité.

Mercredi, les députés du mouvement xénophobe avaient interpellé Mario Monti au parlement et brandi des pancartes affirmant: "Ce n'est pas un budget mais un hold-up".

La secrétaire générale du syndicat CGIL, Susanna Camusso, a prévenu mercredi que les mesures d'austérité menaçaient l'Italie d'une "explosion sociale". Plusieurs syndicats, dont la CGIL, prévoient une nouvelle journée d'action juste avant Noël.

Agissant comme une piqûre de rappel de la crise économique que traverse l'Italie, la confédération patronale Confindustria a considérablement revu jeudi ses prévisions économiques pour 2012. Elle ne prévoit plus une croissance de 0,2% du produit intérieur brut (PIB) mais une contraction de 1,6%.

Henri-Pierre André, Marine Pennetier et Benjamin Massot pour le service français, édité par Gilles Trequesser