BFMTV
International

Le parti du président yéménite accepte le plan du CCG

Ali Abdallah Saleh lors d'un rassemblement politique à Sanaa, vendredi. Le parti du président yéménite a accepté "sans réserves" le plan de transition proposé par le Conseil de coopération du Golfe, ce qui ouvre la voie au départ de l'homme qui dirige le

Ali Abdallah Saleh lors d'un rassemblement politique à Sanaa, vendredi. Le parti du président yéménite a accepté "sans réserves" le plan de transition proposé par le Conseil de coopération du Golfe, ce qui ouvre la voie au départ de l'homme qui dirige le - -

par Mohamed Soudam SANAA/ADEN (Reuters) - Le parti au pouvoir au Yémen, où se poursuivent des manifestations contre le régime en place, a informé...

par Mohamed Soudam

SANAA/ADEN (Reuters) - Le parti au pouvoir au Yémen, où se poursuivent des manifestations contre le régime en place, a informé samedi le Conseil de coopération du Golfe (CCG) qu'il acceptait sans réserves son plan de sortie de crise, qui prévoit un retrait prochain du président Ali Abdallah Saleh.

De son côté, l'opposition yéménite a elle aussi fait bon accueil aux principaux éléments du plan, mais en refusant de participer à un cabinet d'union nationale.

Des manifestations inspirées des soulèvements qui ont renversé les dirigeants de la Tunisie et de l'Egypte se poursuivent presque chaque jour depuis plus de deux mois au Yémen en mobilisant des dizaines de milliers de personnes qui dénoncent une pauvreté endémique et la corruption ambiante.

Des dizaines de contestataires ont été tués depuis le début des troubles.

"Le parti dirigeant a informé les ministres des Affaires étrangères du CCG qu'il accepte l'initiative du Golfe dans son intégralité", a déclaré à Reuters Tarik Chami, porte-parole du Bloc de la justice et du développement, le parti du président Saleh.

Le plan prévoit un transfert du pouvoir en trois mois. Les six Etats membres du CCG, alliance régionale militaire et politique, proposent au président Saleh de remettre les rênes du pays à son vice-président un mois après la signature d'un accord.

Un responsable de l'opposition serait censé prendre la tête d'un gouvernement intérimaire chargé de préparer une élection présidentielle deux mois plus tard.

Le CCG n'a fait aucun nouveau commentaire samedi.

Le projet accorde l'immunité à Saleh, à sa famille et à ses conseillers, qui ne pourraient pas faire l'objet de poursuites judiciaires comme le réclament leurs adversaires.

L'OPPOSITION ACCEPTE L'ESSENTIEL DU PLAN

Cette question posait problème jusqu'ici. Mais la coalition des partis d'opposition qui réclame le départ de Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans, a indiqué samedi qu'elle souscrivait à présent aux principaux points du plan.

"L'opposition salue l'initiative (du CCG), sauf en ce qui concerne la formation d'un gouvernement d'union nationale", a déclaré Yassine Noman, l'actuel président de la coalition.

Mohammed Kahtan, porte-parole de l'opposition, a déclaré à la chaîne Al Djazira que la confiance nécessaire faisait défaut pour la mise en place d'un gouvernement d'union nationale. Mais il a clairement fait comprendre que l'opposition n'y voyait pas un obstacle majeur à la mise en oeuvre du plan.

"Le vice-président prendra la relève pendant une certaine période, ensuite nous verrons ce qui se passe", a-t-il dit.

Dans un discours prononcé ce samedi à Sanaa, le président Saleh a accusé l'opposition d'entraîner le pays dans la guerre civile et il avait invité la jeunesse à constituer un parti politique conformément à la Constitution. Il ajoutait que son pays n'accepterait "aucune tutelle".

"Ils (l'opposition) veulent entraîner la région dans la guerre civile et nous refusons d'être entraînés dans la guerre civile, a-t-il dit. La sécurité, la sûreté et la stabilité sont dans l'intérêt du Yémen et dans l'intérêt de la région."

Reconnaissant que les étudiants yéménites s'étaient inspirés des exemples égyptien et tunisien, Saleh a affirmé que la situation était très différente au Yémen mais que son gouvernement accéderait aux revendications des étudiants dans le cadre de ca Constitution et de la loi.

A Aden, ville portuaire du Sud, un correspondant de Reuters a constaté que la majorité des magasins, des marchés et des écoles étaient fermés. Les passants étaient rares dans les rues dont la circulation automobile avait pratiquement disparu.

De nombreux commerces étaient fermés à Taïz, troisième ville du pays et fief de l'opposition, et à Hodeidah, sur la mer Rouge. A Al Moukalla, dans la province orientale d'Hadramawt, quelque 6.000 hommes, femmes et jeunes gens ont manifesté pacifiquement dans la rue principale, ont rapporté des témoins.

La veille, les Yéménites avaient été nombreux à participer, à Taïz et Sanaa, à des manifestations rivales de partisans et d'opposants à Saleh.

Avec Mohammed Moukhachaf; Pierre Sérisier, Nicole Dupont, Guy Kerivel et Philippe Bas-Rabérin pour le service français